Eglises d'Asie

Des cours d’anglais donnés dans une paroisse de Pékin renforcent la foi des paroissiens et les incitent à devenir davantage missionnaires

Publié le 18/03/2010




L’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce et le choix de Pékin pour les Jeux olympiques de 2008 ont déclenché dans les grandes villes un appétit nouveau pour les langues étrangères, pour l’apprentissage de l’anglais en particulier, appétit vivement encouragé par les autorités. A Pékin, la paroisse de la cathédrale de l’Immaculée Conception ou “Nantang” (‘église du sud’) a décidé de participer au mouvement et a ouvert des cours d’anglais dès 1999. De différents niveaux, ils sont ouverts à tous, catholiques ou non. L’initiative a été bien accueillie par les paroissiens de Nantang qui se réjouissent que leur paroisse se mette ainsi au service de l’Eglise et de la Chine. Un catholique chinois au XXIe siècle, armé d’une foi solide, se doit de maîtriser au moins une langue étrangère et l’informatique, explique volontiers le P. François-Xavier Zhang Tianlu, l’inspirateur de cette nouvelle école de langues. “Nous avons voulu donner une chance aux catholiques d’apprendre l’anglais tout en approfondissant leur foi, pour devenir de meilleurs citoyens et jouir d’une certaine influence dans la société précise-t-il. Il y a trois ans, il n’existait qu’un seul cours d’anglais pour les enfants, le samedi après-midi. Aujourd’hui, des cours de différents niveaux pour adultes sont donnés tous les soirs de la semaine.

Tous les professeurs sont des paroissiens bénévoles. A l’exception d’un Chinois, tous viennent de pays de langue anglaise : Australie, Canada, Angleterre, Philippines, Singapour et Etats-Unis. Les frais de scolarité sont en moyenne de 75 yuans (9 dollars US) par session, d’une durée de quatre mois, et les cours d’été sont gratuits. Lors de chaque cours, quinze minutes sont prévues pour un partage de foi et les étudiants sont fortement encouragés à participer à la messe du dimanche en anglais pour se former l’oreille. La grande majorité des 385 étudiants inscrits sont des jeunes. D’après un des enseignants, beaucoup disent avoir fait des progrès, en expression et en compréhension orales, deux domaines où les étudiants chinois pèchent souvent par défaut. Les jeunes catholiques, eux aussi, trouvent dans ces cours de quoi nourrir leur foi et certains ont invité leurs amis non catholiques à y participer. Les cours sont fréquentés également par un certain nombre de personnes âgées, plus appliquées que les jeunes, témoigne un professeur. Leur grande application leur permet de compenser le déclin de leur faculté de mémorisation, ce qui est un bon exemple pour leurs enfants et petits enfants, souligne-t-il.