La route directe qui conduit à Notre Dame de Madhu, au nord-est du Sri Lanka, a été inaugurée le 20 juin dernier, en prévision des célébrations mariales où sont attendus des dizaines de milliers de pèlerins (1). Le ministre de l’Intérieur et des Affaires chrétiennes, John Amaratunga, et le ministre des Réfugiés, de la Réinsertion et de la Reconstruction, Jayalath Jayawardene, tous deux catholiques, ont présidé les cérémonies d’inauguration de cette route. Depuis le début de la guerre entre les Tigres de la libération (LTTE) et le gouvernement, en 1983, le sanctuaire marial, situé dans la jungle, était pratiquement inaccessible en venant du sud. Seules d’occasionnelles délégations avaient pu se rendre à Madhu par une route longue et difficile pour visiter les milliers de réfugiés qui avaient trouvé à s’abriter sur le terrain du sanctuaire catholique. Pour le P. Stan Joseph, chapelain de Madhu, la nouvelle route raccourcit le parcours de 40 km pour les pèlerins venant du sud. A l’occasion de cette inauguration, le ministre Jayalath Jayawardene a déclaré : “Cette route ne nous relie pas seulement à une chapelle. Elle relie également deux peuples qui ont été en guerre l’un contre l’autre. [.] C’est la Vierge, Reine de la Paix et la mère qui nous porte tous dans son cour, qui rétablit la famille de Dieu dans la paix et l’amour fraternel”. Parmi les autorités présentes, Mgr Rayappu Joseph, évêque de Mannar, a exprimé sa joie de voir s’ouvrir cette route. Il a remercié en particulier Jayalath Jayawardene, responsable de la restauration de la chapelle avant même que soit signé l’accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et les LTTE. En novembre 1999, en effet, la chapelle avait été endommagée au cours des combats qui s’étaient déroulés dans la région.
Plus de 150 000 pèlerins étaient attendus à Madhu pour les fêtes de Notre Dame de Madhu le 2 juillet et pour les fêtes de l’Assomption, le 15 août prochain. Le ministre de l’Intérieur et des Affaires chrétiennes, John Amaratunga, a offert 500 000 roupies (5 200 dollars US) de la part du gouvernement pour la restauration de la chapelle. Saluant les deux ministres, Mgr Joseph a déclaré que l’Eglise à Mannar soutenait le Premier ministre, Ranil Wickremasinghe, dans ses “efforts pour amener les deux parties à la table des négociations et à la paix”. De multiples façons, a-t-il souligné, la chapelle est la preuve que le peuple veut la paix, car “dans cette chapelle, des gens de vie, de race, de communauté ou même de religion différentes viennent ensemble pour prier et se rencontrer dans un esprit fraternel”. Il a aussi souligné que les fidèles s’étaient toujours opposés à la présence d’hommes en armes au cour du sanctuaire, qu’ils soient gouvernementaux ou rebelles : “La chapelle de Madhu a été un lieu neutre et entend le rester” (2).