Eglises d'Asie

L’Eglise catholique soutient les marins pêcheurs dans le combat engagé pour sauver leur lagon

Publié le 18/03/2010




Dans une ville à majorité catholique, l’Eglise soutient les marins pêcheurs (1) qui demandent que des mesures soient prises pour sauver leur lagon menacé par la pollution. Le P. Leslie Fernando, curé de la paroisse Sainte Marie et fondateur de la Mission des marins pêcheurs de Negombo, les soutient dans leur demande pour voir s’établir une autorité locale unique qui puisse sauver leur lagon “menacé de mort, lente mais assurée”. “Bien que le lagon soit le cour de la ville et que beaucoup de gens en parlent, ça ne suffit pas pour être efficace”, expliquait le prêtre à la mi-juin, ajoutant : “Nous voulons les soutenir dans leurs efforts et faire pression auprès des autorités pour obtenir ce dont cette communauté a besoin”. Le prêtre a suggéré que, plutôt que de voir agir séparément une administration du lagon, un conseil pour la conservation du littoral et une autorité centrale pour l’environnement, il serait plus efficace qu’une autorité locale coordonne l’ensemble. Il a aussi exprimé ses craintes de voir des fonds destinés à la protection du lagon être mal employés.

Le P. Raj Silva, aumônier de la Mission des marins pêcheurs, a expliqué que l’administration actuelle du lagon, mise sur pied par le gouvernement central, devrait être réorganisée pour que les problèmes des marins pêcheurs soient mieux pris en compte. Manuel Fernando, un marin pêcheur du village de Kuttiduwa, a déclaré de son côté que les investisseurs et les hôteliers à la recherche de profit essayaient de tirer parti de la beauté du lagon aux dépens des nombreuses familles de marins pêcheurs. Selon Christopher Warnakula de Munnakkara, secrétaire coordinateur de l’association des marins pêcheurs, “le lagon approche de sa fin, mis à mort par le défrichement et les constructions non autorisées”, ajoutant que les produits toxiques des usines proches, les sacs de polyéthylène, les eaux des égouts de la ville et le mazout des bateaux de pêche dégradaient son fragile écosystème. Il estime que les marins pêcheurs devraient faire pression pour être mieux soutenus par l’Eglise locale et persuader les autorités de la nécessité d’une instance qui sache protéger le lagon pendant qu’il est temps.

Les écologistes font remarquer que les limites du lagon ne sont pas clairement fixées, que des palétuviers sur onze îlots ont été coupés et qu’il est urgent de les remplacer. Ils font aussi fait remarquer que les matières toxiques issues des élevages de crevettes proches du lagon menacent la vie sous-marine, citant en exemple la destruction du lagon de Puttalam, dans le diocèse de Chilaw.

Long de 15 km, le lagon de Negombo était cité dans un rapport du service de l’environnement de la Banque mondiale (1994), comme une des six régions côtières à protéger du fait de sa forêt de mangrove.