Eglises d'Asie – Chine
Hongkong : l’exécutif local est vivement critiqué par l’Eglise catholique et les défenseurs des droits de l’homme pour sa politique en matière d’immigration
Publié le 18/03/2010
Commentant la déclaration de Tung Chee-hwa, Mgr Zen a déclaré qu’il n’était pas opposé à l’installation à Hongkong d’une main-d’ouvre qualifiée mais qu’il était indispensable d’organiser une consultation publique sur ces sujets avant de prendre de nouvelles décisions en la matière. La proposition de Tung, a-t-il commenté, « témoigne à nouveau du dédain dans lequel est tenu le droit au regroupement familial quand des épouses et des enfants de résidants hongkongais doivent attendre de cinq à dix ans, voire plus, avant d’obtenir un permis de résidence. Faisant référence aux graves difficultés que connaît l’économie de Hongkong, Mgr Zen a ajouté que la dimension du problème n’était pas seulement économique mais spirituelle. Le gouvernement trompe les gens par une politique à courte vue qui créera de nouvelles difficultés sans résoudre le problème des familles éclatées, a-t-il encore déclaré. Ce sont les valeurs spirituelles, auxquelles sont ordonnés les droits de l’homme, qui fourniront une base pour un renouveau économique, a conclu l’évêque, pour qui « une société qui ne respecte pas de valeurs n’a pas d’avenir ».
Le 4 juillet, outre Mgr Zen, qui s’est exprimé au nom de l’Eglise catholique locale, les représentants de cinq organisations de défense des droits de l’homme ont tenu une conférence de presse commune. Au cours de celle-ci, ils ont rendu public le contenu d’une lettre datée du 17 mai dernier et adressée par Virginia Dandan, présidente de la Commission pour les droits culturels, économiques et sociaux des Nations Unies, à Sha Zukang, ambassadeur de la République populaire de Chine auprès de l’ONU. Par cette lettre, Virginia Dandan demandait aux autorités chinoises de prendre des mesures immédiates afin de trouver une solution juste et humaine au problème soulevé par les quelques milliers d’immigrants chinois présents à Hongkong et dont la demande de permis de résidence au titre du regroupement familial a été rejetée par le système judiciaire local. Selon les défenseurs des droits de l’homme, l’existence de cette lettre a été gardée secrète dans l’espoir que le gouvernement de Hongkong entreprendrait quelque chose pour répondre à la démarche, qualifiée par eux de « rare de la commission onusienne. Mais, après une dernière rencontre infructueuse le 28 juin avec Regina Ip Lau Suk-yee, alors secrétaire à la Sécurité de Hongkong, les défenseurs de cette cause ont décidé de prendre la parole afin d’amener le gouvernement de Hongkong à s’expliquer publiquement sur ce dossier.
Par ailleurs, le 2 septembre dernier, à l’occasion de la rentrée scolaire, le diocèse de Hongkong, via la Caritas locale, a déclaré qu’il prenait en charge la scolarité d’une vingtaine d’enfants, nés de parents résidant légalement à Hongkong mais privés du droit de résidence à Hongkong et par conséquent interdits de scolarité par le département de l’Immigration. Après un appel de fonds lancé par Mgr Zen, les frais de scolarité ont été couverts par des donateurs catholiques et ne pèseront ainsi pas sur le budget du diocèse. D’avril à juillet dernier, l’Eglise avait dépensé 180 000 dollars HK (23 000 euros) pour trente de ces élèves scolarisés dans des écoles catholiques.