Eglises d'Asie

Les responsables religieux demandent au personnel politique du pays de dépasser ses rivalités intestines pour sauvegarder l’avenir de la nation

Publié le 18/03/2010




Le 21 août dernier, à Colombo, douze parmi les plus importants responsables religieux du pays, réunis dans le Congrès des religions, ont publié un communiqué commun par lequel ils appellent le personnel politique du pays à dépasser ses querelles intestines afin de ne pas passer à côté de la chance historique de conclure la paix avec les Tigres du LTTE (Tigres de libération de l’Eelam tamoul) (1). En particulier, les religieux soulignent l’inutilité de procéder à de nouvelles élections législatives, la dernière consultation électorale remontant seulement au mois de décembre dernier.

Représentant les quatre principales religions du pays (bouddhisme, christianisme, hindouisme et islam), les signataires s’appuient sur la gravité de la situation économique de l’île et son cortège de chômage, de pauvreté, de malnutrition pour mettre en garde les hommes politiques contre de nouvelles élections législatives au coût trop élevé pour le Sri Lanka. Selon eux, les dernières élections ont entraîné 600 millions de roupies de dépense (6,2 millions d’euros) et, si le gouvernement aussi bien que l’opposition ont un quelconque souci du bien du pays, ils doivent abandonner l’idée de mesurer leurs forces par le biais d’une nouvelle consultation électorale.

L’intervention des responsables religieux a été motivée par le tour qu’a pris ces derniers mois le débat politique à Colombo. Tandis que les responsables gouvernementaux sont engagés dans un processus de négociations avec les Tigres tamouls en vue, éventuellement, de parvenir au règlement d’un conflit qui a coûté très cher au pays en termes humains et économiques depuis près de vingt ans, l’opposition et la majorité parlementaire se déchirent sur la façon de conduire ces négociations. La lutte oppose la présidente du Sri Lanka, Chandrika Kumaratunga, dont la formation politique est sortie vaincue des dernières élections, et le Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, du Parti national uni, vainqueur de ces élections. Ne parvenant pas à obtenir que les pouvoirs constitutionnels de la présidence soient réduits, le Premier ministre a menacé de faire procéder à de nouvelles élections.

Parmi les signataires, pour la partie catholique, on trouve Mgr Oswald Gomis, le nouvel archevêque de Colombo, et son auxiliaire, Mgr Marius Peiris, ainsi que Mgr Marcus Fernando, de Chilaw. Les anglicans étaient représentés par l’évêque de Colombo, Mgr Duleep de Chickera, et les principales dénominations protestantes par le révérend Ebenezer Joseph, secrétaire général du Conseil national chrétien. Le vénérable Bellanwila Wimalaratana Thero représentait les bouddhistes, Brahmasri Kuhanantha Sarma, les hindous, et Moulavi Hifzur Rahman, les musulmans.