Eglises d'Asie

Heilongjiang : arrestation de l’évêque “clandestin” du diocèse catholique de Qiqihar

Publié le 18/03/2010




Selon une information de la Fondation du Cardinal Kung, basée aux Etats-Unis, datée du 16 septembre et reprise par les agences internationales, Mgr Wei Jingyi, évêque “clandestin” de Qiqihar, diocèse catholique situé dans la province du Heilongjiang, au nord-est du pays, a été arrêté par la Sécurité publique le 9 septembre dernier. Depuis cette date, aucun renseignement n’a été donné par les autorités chinoises quant aux motifs de l’arrestation. Interrogés par France-Presse, la police et d’autres officiels de Qiqihar ont refusé de commenter le cas, un certain Gao, du Bureau des Affaires religieuses de la ville, déclarant seulement qu’il avait “entendu parler de cette personne mais qu'[il ne savait] rien de sa situation”. Selon des sources catholiques chinoises, Mgr Wei aurait été arrêté sur dénonciation, non le 9 mais le 8 septembre alors qu’il célébrait la messe à l’occasion de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge.

Agé de 44 ans, Mgr Wei a déjà connu la prison. Né en mai 1958 dans une famille originaire de Baoding, dans le Hebei, et qui avait fui la famine consécutive au Grand Bond en avant en partant s’installer dans le Nord-Est chinois, il a été formé à la prêtrise au début des années 1980 alors que l’Eglise catholique commençait tout juste à se relever après la tourmente des années de Révolution culturelle (1966-1976). Ordonné en 1985, il est arrêté en 1987 à Qiqihar pour avoir fait imprimer des livres religieux sans autorisation préalable (1). Emprisonné sans avoir été jugé, il est libéré en 1989 puis tente d’organiser avec son évêque, Mgr Guo Wenzhi, une Conférence épiscopale “clandestine”, dont il devient le secrétaire général. Arrêté en 1990, ainsi que tous ceux qui avaient pris part à une réunion de cette conférence clandestine, il est condamné à trois ans de rééducation par le travail puis sort de camp au bout de deux ans, en 1992 (2). Son évêque étant très âgé et malade, il est nommé, en accord avec le Saint-Siège, évêque coadjuteur de Qiqihar en 1995.

Selon la Fondation du Cardinal Kung, les quelque cinquante évêques catholiques “clandestins” vivant aujourd’hui en Chine sont dans leur totalité soit sous les verrous, soit en résidence surveillée, soit étroitement surveillés ou bien encore se cachent pour échapper aux autorités.