Eglises d'Asie

Les publications religieuses postées de l’étranger n’arrivent pas toujours à bon port

Publié le 18/03/2010




En dépit des réformes engagées par Deng Xiaoping il y a plus de vingt ans et du renouveau consécutif des organisations religieuses en République populaire de Chine, les publications à caractère religieux postées de l’étranger à destination de responsables religieux ou de simples croyants n’arrivent pas toujours à bon port. Ces “pertes” ne sont pas dues à un mauvais fonctionnement des postes chinoises mais à un contrôle exercé par les autorités, estiment certaines sources catholiques à Hongkong qui suivent de près les affaires de l’Eglise sur le continent. D’une façon générale, l’Eglise catholique en Chine est désormais capable de publier ses propres revues et livres à contenu religieux mais elle fait encore largement appel à ce qui se publie dans les milieux catholiques de Hongkong, de Taiwan et d’ailleurs.

Selon une source catholique de Hongkong, une certaine dégradation est sensible depuis quelques mois, des correspondants chinois ne recevant plus les envois qu’ils recevaient sans problème il y a quelques années. Pour une catholique de la province du Hebei, en Chine populaire, les difficultés que rencontre le courrier en ce moment sont à relier au fait que la Chine vit en ce moment une “année politique” particulière, étant donné la tenue prochaine, à partir du 8 novembre 2002, du 16ème Congrès du Parti communiste. Elle note toutefois que les publications religieuses postées de l’étranger n’arrivent plus à leurs destinataires depuis 1999, année où les autorités ont décrété que le mouvement Falungong, d’inspiration bouddhiste-taoïste, était un “culte pervers” hors-la-loi. Le contrôle du courrier international est effectué par les douanes, explique-t-elle, qui ne prennent pas la peine de renvoyer à leurs expéditeurs les courriers interceptés. Cependant, souligne-t-elle encore, la situation varie grandement d’une province à l’autre. Des livres religieux envoyés récemment en Mongolie intérieure, dans la province du Hunan et au grand séminaire régional de Sheshan, près de Shanghai, par exemple, sont arrivés à bon port tandis que des colis pour Pékin ou le Sichuan n’ont pas atteint leurs destinataires. Dans la province du Zhejiang, des catholiques ne reçoivent plus depuis avril dernier l’hebdomadaire du diocèse de Hongkong auquel ils sont abonnés.

Dans le Sichuan, le P. Ren Shaoqian, curé de la paroisse de l’Immaculée Conception, du diocèse de Chengdu, témoigne du fait que le séminaire du Sichuan reçoit sans problème les envois qui lui sont adressés depuis l’étranger mais que les courriers envoyés à l’adresse de sa paroisse ne passent pas. Dans le Hunan, le P. Deng Mu, administrateur “officiel” du diocèse de Changshan, déclare que les publications d’Eglise arrivent de façon irrégulière. “Auparavant, rapporte-t-il, les douanes ouvraient les colis pour les inspecter mais désormais ils nous parviennent intacts.” Pour Mgr Joseph Liu Yuanren, évêque “officiel” de Nankin et président de la Conférence épiscopale “officielle”, qui réside habituellement à Pékin, il n’y a pas de problème, toutes les publications envoyées de Hongkong et qui lui sont adressées soit à Pékin soit à Nankin lui parviennent, “sans être ouvertes par les douanes”.