Eglises d'Asie

Un évêque catholique critique la politique du gouvernement en matière de réorganisation des établissements de formation des instituteurs

Publié le 18/03/2010




Le 15 septembre dernier, l’évêque du diocèse catholique de Chilaw, Mgr Frank Marcus Fernando, au titre de président du Conseil pastoral diocésain de Chilaw, a rendu public un texte dans lequel il critique vigoureusement la politique du gouvernement sri-lankais au sujet de la gestion des écoles normales, les établissements chargés de la formation des instituteurs.

Le gouvernement de Colombo a en effet récemment entrepris une refonte complète du système de formation des instituteurs, réagissant à une situation qui, selon lui, était caractérisée par une pénurie d’enseignants qualifiés. Pour ce faire, les autorités ont décrété la fermeture de toutes les écoles normales du pays pour n’autoriser la réouverture que de cinq d’entre elles, destinées à dispenser une formation en cinghalais et en tamoul afin de répondre aux besoins en enseignants des communautés bouddhistes, musulmanes et hindoues du pays. Selon Mgr Fernando, le fait que l’école normale Bolawalana Training College, située près de Negombo, un peu au nord de Colombo, soit appelée à fermer ses portes sans espoir de réouverture est « un déni des droits démocratiques » de la communauté catholique du pays. En effet, cette institution, a affirmé Mgr Fernando, gérée par l’Eglise catholique, était « autrefois une école normale prestigieuse et viable » et dont l’Eglise réclame la réouverture pour servir à la formation d’instituteurs chrétiens, incluant des catholiques comme des chrétiens appartenant à d’autres Eglises.

Fondé en 1947, le Bolawalana Training College a accueilli à l’origine des élèves catholiques appelés à devenir instituteurs puis, après la nationalisation des établissements éducatifs en 1961, a ouvert ses portes à des élèves bouddhistes. Aujourd’hui, si sa réouverture n’est pas programmée, a souligné Mgr Fernando, les catholiques en particulier et les chrétiens de façon générale ne disposeront plus, au contraire des autres religions, d’établissements pour former leurs enseignants. Pour l’évêque de Chilaw, ce qui est en cause, ce n’est pas la politique du gouvernement en tant que telle. L’évêque s’est dit satisfait que les autorités reconnaissent les réalités religieuses et ethniques présentes dans le domaine de l’éducation mais il a ajouté qu’il était « clair que le gouvernement, tout en sollicitant et en obtenant des aides considérables de l’étranger pour l’éducation et en promettant un égal traitement de toutes les religions, ne remplit pas son devoir envers la communauté chrétienne ».