Eglises d'Asie – Sri Lanka
Une série d’initiatives interreligieuses a eu lieu à Jaffna au moment même où les délégués de Colombo et ceux des Tigres menaient leur deuxième session de pourparlers de paix
Publié le 18/03/2010
Dans son discours d’ouverture, Mgr Thomas Savundaranayagam, évêque catholique de Jaffna, a déclaré qu’il était temps que la présidente Chandrika Kumaratunga et le Premier ministre Ranil Wickremasinghe, dont l’opposition politique est ouverte, “enterrent leurs différences et fassent un effort commun pour trouver une solution politique durable et acceptable par toutes les parties”. Les participants à ces journées ont ensuite pris part à un programme de méditation et à une célébration eucharistique à la cathédrale Sainte Marie et à l’église Saint Antoine tandis que des prières étaient dites au séminaire Saint François Xavier.
Pour sa part, le vénérable Oeitigamuwa Bodhirathna Thero, du Centre bouddhiste international Nagavihara, a dirigé une autre session de prières. A cette occasion, il a recommandé à tous de venir se rendre compte par eux-mêmes des destructions occasionnées par une guerre civile de près de vingt ans et responsable de plus de 63 000 morts. Pour restaurer les bâtiments détruits et bâtir la réconciliation entre les Tamouls et les musulmans, l’aide de tous est la bienvenue, a-t-il ajouté (1).
De leur côté, des hindous, accompagnés de membres des associations de jeunesse de la ville de Yatiyantota, ont médité au temple hindou Sri Naga Poosani Devesthan Nagadeepa. A la grande mosquée Jumma de la ville de Jaffna, le mollah F.M. Mohedeen a déclaré que “cinq fois par jour, [les musulmans] prient Allah pour la paix ajoutant que lui et ses coreligionnaires espéraient une solution pacifique et juste pour très bientôt.
Du côté des responsables politiques, C. Elamparthi, responsable de la branche politique du LTTE, a déclaré que son leader, Velupillai Prabhakaran, avait confiance dans le Premier ministre et le gouvernement du Front national uni, au pouvoir à Colombo. “Aujourd’hui, nous espérons que la justice pourra être réalisée par une solution pacifique a-t-il précisé. Un responsable gouvernemental a évoqué les mesures préliminaires que Colombo avait prévues pour reconstruire les zones détruites par les combats et assurer le retour des réfugiés de guerre qui vivent en Inde ou en Europe. Un premier groupe de 500 familles musulmanes chassées de Jaffna par la guerre est attendu début 2003.
Commentant la deuxième session de pourparlers en Thaïlande, au cours de laquelle les deux parties ont accepté de créer des commissions pour étudier les zones de guerre, accélérer la démilitarisation et explorer une solution politique au conflit, le P. Anthonymuthi, prêtre catholique de Yatiyantota et organisateur d’un programme de paix et d’échanges nord-sud, a déclaré : “Les médias peuvent et doivent jouer un rôle de premier plan pour convaincre la société civile de promouvoir la paix et de ne pas prêter l’oreille aux rumeurs lancées par les ennemis de la paix.”