Eglises d'Asie

Hongkong : l’évêque catholique de Hongkong a eu un entretien en tête-à-tête avec le chef de l’exécutif local au sujet du projet de loi sur la subversion

Publié le 18/03/2010




Après les funérailles du cardinal Wu en septembre dernier et son installation à la tête du diocèse catholique de Hongkong le 20 octobre dernier, Mgr Joseph Zen Ze-kiun avait publiquement déclaré à plusieurs reprises qu’il était dommage que l’exécutif local n’ait pas cru bon de donner un rendez-vous aux responsables catholiques du diocèse et que ces derniers n’aient eu à leur disposition que les médias pour exprimer leurs vues sur un ensemble de dossiers, que ce soit celui du droit au regroupement familial pour les émigrés chinois à Hongkong ou celui du projet de loi anti-subversion actuellement à l’étude (1). Le 13 novembre dernier, dans les murs de Government House, un déjeuner d’une heure entre Tung Chee-hwa, chef de l’exécutif de Hongkong, et Mgr Zen Ze-kiun a comblé cette lacune.

Interrogé sur son entrevue avec Tung Chee-hwa, Mgr Zen a déclaré à l’issue de la rencontre que les entretiens avaient été « positifs ». Selon Mgr Zen, Tung Chee-hwa a écouté avec attention ce que l’Eglise de Hongkong avait à dire dans le domaine de la liberté religieuse au sujet du projet de loi anti-subversion. « Je lui ai dit qu’on ne pouvait admettre que ce problème soit discuté et la loi à son sujet votée si rapidement a déclaré Mgr Zen, qui a ajouté qu’il était important que de telles rencontres puissent avoir lieu en-dehors de la présence des médias afin que les opinions des uns et des autres s’expriment sans détour. Mgr Zen n’a fait aucun commentaire sur les propos que Tung Chee-hwa a éventuellement tenus lors de ce déjeuner.

Par ailleurs, Mgr Zen a déclaré qu’aucun rendez-vous n’avait été fixé pour une rencontre avec le Bureau de liaison de Pékin à Hongkong dans le but d’évoquer la question de la liberté religieuse sur le continent. Connu pour son franc-parler, Mgr Zen avait auparavant déclaré au South China Morning Post qu’il accepterait volontiers d’être transféré hors de Hongkong si une telle décision pouvait contribuer à aider le Saint-Siège à améliorer ses relations avec les autorités de la Chine populaire. Le 23 novembre dernier, lors d’un forum organisé par quinze organisations catholiques et protestantes de Hongkong, il a réitéré sa position, à savoir que le projet de loi anti-subversion représentait une menace directe pour la devise « Un pays, deux systèmes » qui est censée régler les relations entre Hongkong et Pékin.