Eglises d'Asie

A Rangoun, malgré des effectifs en baisse, la communauté des catholiques d’origine chinoise reste optimiste

Publié le 18/03/2010




A Rangoun, la paroisse Ste Thérèse comptait 6 000 paroissiens d’ascendance chinoise dans les années 1960. Elle n’en compte plus aujourd’hui que 600. Ce déclin est principalement dû à la mauvaise situation de l’économie du pays qui pousse nombre de familles d’origine chinoise à partir s’établir en Chine populaire. Néanmoins, selon le témoignage d’une paroissienne âgée, il reste toujours des Chinois, capables encore d’assurer l’entretien de l’église et de maintenir « foi et tradition » grâce à leur unité et à leur esprit d’entraide. « Nous ne voulons pas renoncer à faire le bien et à évangéliser. Nous sommes peu nombreux, a-t-elle dit, mais notre foi catholique est plus forte que jamais. »

D’après un responsable laïc de la paroisse, U Francis, la baisse des effectifs est également due au retour en Chine des retraités. Cependant, a-t-il dit, se souvenant que cette paroisse a donné sept prêtres, 22 religieuses, un frère des Ecoles chrétiennes et un séminariste, il continue de prier et d’espérer l’arrivée de religieuses et de prêtres chinois pour le service de la communauté. Agé de 51 ans, l’actuel curé, le P. Benedict Tun Maung, est d’origine chinoise. U Francis rappelle que ses prédécesseurs ont tous été soit d’origine chinoise soit parfaitement familiers avec la langue et la culture chinoises.

En novembre dernier, la célébration du 75e anniversaire de la paroisse Ste Thérèse a rassemblé près de 2 000 personnes, y compris les étudiants et les anciens élèves du collège paroissial Huan Hua. Mgr Philip Za Hawng, évêque de Lashio, présidait en l’absence de l’administrateur apostolique, nouvellement nommé, Mgr Sotero Phamo Thein Myint, évêque de Loikaw, retenu dans son diocèse. D’après le président du conseil paroissial, plus d’une centaine de prêtres concélébraient cette messe qui avait été précédée d’une neuvaine de prière. Parmi eux, le nonagénaire P. Lucas Wee, le plus âgé des prêtres de Ste Thérèse. Un ancien élève du collège Huan Hua, le P. Cornelius Kyaw Khine, affecté au diocèse de Pyay, a donné l’homélie et fait l’historique de la paroisse. Tout a commencé, a-t-il dit, avec le retrait des troupes britanniques à la fin de la guerre anglo-birmane, quand des marchands venus de Chine se sont installés à Rangoun. Des prêtres de la Société des Missions Etrangères de Paris ont alors commencé leur ministère auprès des Chinois et, devant les nombreuses conversions, ils organisèrent la communauté en paroisse. Ils fondèrent également Huan Hua, un collège catholique anglo-chinois, malgré la forte opposition des baptistes protestants. La paroisse fut placée sous le patronage de Ste Thérèse de Lisieux, patronne des missions.