Eglises d'Asie – Chine
L’importance du taux de suicide en Chine, en particulier parmi les jeunes et les femmes, inquiète
Publié le 18/03/2010
La prise de conscience par les autorités de l’importance du taux de suicide est relativement récente. En 1999, une étude de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) indiquait que la prévention des suicides devait faire l’objet d’une politique globale et déterminée. Du 3 au 5 décembre derniers, le Centre de recherche et de prévention de l’hôpital Huilongguan, nouvellement créé, a tenu un premier colloque sur le sujet. Il est doté d’un comité international composé de 35 experts chinois et étrangers chargé d’évaluer les méthodes de prévention des suicides les plus appropriées au pays. En mars 2003, une ligne téléphonique gratuite, ouverte 24 h. sur 24, sera mise en place ainsi qu’un groupe de soutien destiné aux familles des suicidés et à ceux et celles qui ont tenté de mettre fin à leurs jours. L’objectif est de réduire de 20 % le nombre des suicides en l’espace de huit ans.
Pour un certain nombre de catholiques chinois, l’Eglise en Chine peut contribuer à réduire le nombre des suicides. Selon Hélène Liu, paroissienne de l’Immaculée Conception, cathédrale du diocèse de Pékin, l’enseignement des valeurs de la vie peut être d’une grande aide : « L’Eglise peut aider les fidèles ainsi que les non-croyants à comprendre que les joies comme les peines sont autant de dons et de grâces offerts par Dieu. » Pour elle, il n’est pas surprenant que les femmes se suicident plus que les hommes. Plus introverties et sujettes aux émotions que les hommes, les Chinoises doivent subir de plus grandes pressions que les hommes sur leurs lieux de travail et endurent des discriminations sexuelles, explique-t-elle.
Commentant le fait que le taux de suicide est trois fois plus élevé dans les campagnes que dans les villes, Marie Zhang, une catholique, note que ce fait traduit la dureté de la vie dans les campagnes chinoises. L’urbanisation rapide en cours dans le pays ces dernières années est également porteuse de graves tensions chez les êtres les plus fragiles, tout comme les restructurations industrielles et les fermetures d’entreprises d’Etat. Selon Marie Zhang, « la racine du problème est le manque d’amour dans la société. Ce que l’Eglise peut faire est renforcer la foi des laïcs car, si vous avez la foi, vous pouvez aimer votre prochain ».