Eglises d'Asie

Pour le 55ème anniversaire de l’indépendance du pays, les responsables religieux du Sri Lanka font preuve d’un optimisme prudent

Publié le 18/03/2010




“L’indépendance, ainsi que nous l’avons appris dans la douleur, n’est pas la liberté. Elle est le commencement d’une quête pour une compréhension toujours changeante de la liberté.” C’est par ces mots que Mgr Duleep de Chickera, évêque anglican de Colombo, s’est exprimé le 4 février dernier, à l’occasion de la fête nationale. Cette année, le pays a fêté le 55ème anniversaire de l’indépendance du pays, obtenue des Britanniques le 4 février 1948. Les responsables religieux du pays, chrétiens, bouddhistes, hindous et musulmans, ont souligné l’événement en publiant, chacun séparément, des déclarations dont le point commun est un optimisme motivé par le processus de paix engagé depuis février 2002 entre le gouvernement de Colombo et les Tigres tamouls (1) mais un optimisme prudent tant l’ouvre à accomplir dans tous les domaines de la vie de la nation est grande.

Pour l’évêque anglican de Colombo, la lutte pour l’indépendance politique, menée il y a 55 ans, a certes triomphé mais le combat pour “la liberté économique” se poursuit. Selon lui, “la liberté comprend aujourd’hui les droits de l’homme, les droits des minorités, les droits des réfugiés et les droits des travailleurs”. Pour parvenir à cette liberté, un “dialogue doit être mené, ainsi que Jésus l’a fait et nous l’a enseigné, à travers nos cultures comme à l’intérieur de nos cultures respectives a-t-il ajouté.

Mgr Oswald Gomis, archevêque catholique de Colombo, a noté dans son message que les Sri-Lankais placent de grands espoirs dans les négociations de paix actuelles, tous espérant qu’une solution juste et durable soit trouvée au conflit interethnique qui a déchiré la nation durant plus de vingt ans.

Le vénérable Udugama Sri Buddharakkhita Thera, mahanayake (chef en exercice) du chapitre Asgiriya, un des cinq principaux ordres bouddhistes du pays, a publié un message au nom de la majorité bouddhiste de la population sri-lankaise : “A ce tournant de la vie du pays, après que la guerre civile qui a eu de si profondes conséquences sur l’économie et la vie de la communauté a cessé, mettons-nous côte à côte, laissant de côté toutes nos différences pour le bien de l’économie, de la culture et de la vie de la communauté.”

Pour les hindous, Sami Atmaghanananda, de la Branche de Ceylan de la mission Ramakrishna, a appelé les Sri-Lankais à prier “pour que le cour de chacun soit inspiré par l’amour et la confiance mutuelle, nonobstant les appartenances religieuses ou communautaires, afin que la vie sur terre soit plus heureuse et porteuse de sens”.

Enfin, au nom des musulmans, le moulavi M.JM. Riyal, secrétaire général du Conseil suprême des théologiens musulmans de Ceylan, a prié pour “l’indépendance économique et sociale” du pays. Il a insisté sur l’importance d’apprendre à “résoudre les différences d’opinion de manière pacifique et de façon satisfaisante pour toutes les communautés vivant au Sri Lanka”.

Pour le 55ème anniversaire de l’indépendance, le gouvernement avait organisé à Colombo différentes manifestations, toutes placées sous le signe de “la paix et la coexistence”. Sur la place de l’Indépendance, dans la capitale du pays, des écoliers venus du nord, du sud, de l’est et de l’ouest de l’île se sont rassemblés, symbolisant, selon le gouvernement, la paix retrouvée.