Eglises d'Asie – Chine
Sichuan : l’ancienne cathédrale devant être détruite pour cause de construction du barrage des Trois Gorges, la nouvelle cathédrale du diocèse de Wanzhou (Wanxian) a été inaugurée
Publié le 18/03/2010
Commentant le fait que la nouvelle cathédrale a été bâtie, sur ordre du gouvernement, dans une zone où relativement peu de catholiques ont été relogés, Mgr Joseph Xu a tenu à faire preuve d’optimisme. Le fait, par exemple, que la cathédrale soit relativement vaste, qu’elle peut accueillir 600 fidèles assis et 400 debout là où l’ancienne ne pouvait contenir que 430 personnes au total, est, pour l’évêque, une chance pour l’évangélisation et une incitation à amener de nouvelles personnes à l’Eglise et à la foi chrétienne. “Nous devons avoir une vision tournée vers l’avenir a déclaré Mgr Joseph Xu qui a ajouté que sa nouvelle priorité allait à la formation des catholiques. “Il est temps que le diocèse consacre ses ressources à ce domaine.” Selon le vicaire général du diocèse, le P. Ran Qiliang, le diocèse prévoit déjà d’ouvrir un centre de formation pour ses religieuses. Pour l’heure, a-t-il précisé, elles sont formées dans les diocèses voisins.
Quelques semaines après l’inauguration de la nouvelle cathédrale, une organisation internationale de défense de l’environnement et des droits de l’homme, International River Networks, a rendu public un rapport de 32 pages sur les déplacements de population causés par la construction du barrage (2). Daté du 20 janvier 2003, le rapport dit en substance que les tensions sociales vont grandissant dans la région, où 1,13 millions de personnes ont ou vont déménager. Les indemnités prévues par les autorités – l’équivalent de 1 000 euros par foyer en moyenne – sont en partie détournées par l’appareil administratif et, tandis que les bâtiments officiels sortent de terre et que les responsables locaux de l’administration s’offrent de dispendieux logements, les ruraux comme les urbains protestent. Des paysans souhaitent recevoir de l’argent liquide plutôt qu’une parcelle de terre dans une autre région et des citadins manifestent contre les ratés de la politique de relogement. Les autorités ont répondu en déclarant qu’au mois de septembre 2002, 234 cas de corruption avaient été découverts, les détournements de fonds se montant à 5 millions d’euros – somme presque complètement retrouvée depuis.