Eglises d'Asie – Chine
Sichuan : les responsables “officiels” du diocèse de Chongqing souhaitent transformer l’ancien grand séminaire en centre de formation pour les laïcs
Publié le 18/03/2010
Depuis la mort en 2001 de Mgr Pierre Luo Beizan, qui fut évêque “officiel” du diocèse de 1993 à la date de son décès, le diocèse est géré par une équipe de sept personnes. Selon le P. Liu Wenmin, membre de cette équipe, le calcul qui a été fait est le suivant : le diocèse compte un total de quatorze prêtres, sept religieuses et onze séminaristes. La plupart des villages où vivent des chrétiens ne reçoivent la visite d’un prêtre que trois fois dans l’année. Face à une population chrétienne nombreuse, en partie âgée et rurale, les besoins de formation sont immenses. Selon le P. Liu, les chrétiens sont généralement fervents mais connaissent peu l’enseignement de l’Eglise. Dès lors, l’urgence est à la formation de laïcs et les bâtiments du grand et du petit séminaire, une fois rénovés, pourront servir à cela, dans l’attente du jour où les vocations sacerdotales seront suffisamment nombreuses pour envisager la réouverture du séminaire.
Bâti en 1911 par des prêtres des Missions Etrangères de Paris, le séminaire occupe un terrain d’une superficie de près de 3 500 m sur la rive sud du Yangtze. Il a servi de petit et de grand séminaire jusqu’à la prise du pouvoir par les communistes, en 1949. A son apogée, il a accueilli jusqu’à 350 étudiants – dont plusieurs sont devenus évêques, tels Mgr Luo Beizan ou Mgr Matthias Duan Yinming, ancien évêque du diocèse voisin de Wanxian, également décédé en 2001 (2). Fermés dans les années 1950, les bâtiments n’ont été rendus à l’Eglise que dans le courant des années 1980. Leur état de décrépitude était tel que les séminaristes du diocèse ont depuis cette date été envoyés étudier ailleurs dans le pays. La décision de rénover le séminaire et de le convertir en Centre de formation pour laïcs a été prise l’an dernier, mais les responsables du diocèse, après avoir établi un programme de trois ans de travaux, ne disposent aujourd’hui que de 5 % du million de yuans (122 000 euros) que cette entreprise devrait coûter.
Selon Sour Béatrice Leung Kit-fun, de Hongkong, qui s’est rendue récemment sur place, les églises du diocèse sont pleines et les fidèles, en grande partie des paysans âgés, effectivement très fervents. “Ce sont les laïcs qui évangélisent dans les villages, mais leur formation, ne serait-ce que catéchétique, est modeste rapporte-t-elle. Les jeunes prêtres de Chongqing ont bien mis sur pied des sessions de formation, en fait des cours de catéchisme et des prières, qui ont lieu les jours de semaine, mais un véritable centre de formation contribuerait grandement au développement systématique de la formation des laïcs, ajoute-t-elle.