Eglises d'Asie

Au nom de la défense de la santé publique, des catholiques et des bouddhistes s’opposent à l’installation de trois fonderies de cuivre

Publié le 18/03/2010




Des paroissiens de l’église St Michel de Nalawana se sont joints à des bouddhistes pour demander le transfert dans une zone moins peuplée de trois fonderies de cuivre (1). D’après le P. Anslet Perera, de la paroisse de Nalawana, située à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Colombo, dans le diocèse de Kurunegala, les usines se situent en effet à moins de cent mètres d’une église catholique, d’un temple bouddhiste, de plusieurs écoles et de jardins ouvriers. “Les machines d’une des usines sont déjà installés et les espaces de stockage des déchets apparaissent notoirement insuffisants a précisé le prêtre, ajoutant que la construction, commencée il y a trois mois, était pratiquement achevée mais que lui et la population locale viennent seulement de découvrir que cette usine est une fonderie. “Nous étions confiants parce que nous pensions qu’il s’agissait d’usines de textile a précisé le P. Perera.

Durant une semaine, en février dernier, les “anciens” du village sont allés de maison en maison pour informer les habitants des risques de pollution. Le 16 février, cinq cents personnes ont manifesté sur la place publique. Le P. Perera, accompagné de religieuses, d’un moine bouddhiste voisin et de responsables politiques locaux, s’était joint à la manifestation.

Selon une religieuse d’un couvent voisin, qui s’est documentée sur le sujet, la température des fours atteindra entre 1500 à 1800° C. Les énormes quantités d’eau utilisées laissent prévoir des restrictions d’eau à venir. L’immense cheminée en construction, les émissions de gaz toxique et le bruit des machines inquiètent la population. Le Conseil provincial à Panana, le ministère des Affaires constitutionnelles et de la Justice, le ministère des Eaux et Forêts, le gouvernement fédéral ont été alertés. Après de multiples discussions à différents échelons, les promoteurs de la fonderie ont à un moment promis d’abandonner le projet mais, depuis, les travaux de construction des usines ont repris.

Sour Helen Fernando, très impliquée dans cette lutte, témoigne de l’inquiétude de la population. “Cette peur commune de voir perturber leurs moyens d’existence a réuni les 2 000 familles catholiques et bouddhistes du secteur et leur a fait lancer une protestation énergique”, en liaison avec les écologistes et les autorités locales. D’après Sour Helen, “les habitants en colère se demandent quelles forces cachées sont à l’ouvre” derrière cette entreprise puisque, d’après un rapport des représentants de la Santé publique, le gouvernement local n’a pas accordé les permis nécessaires pour l’installation de la fonderie.

Des fonderies de cuivre similaires existent à Loluwagoda, dans diocèse de Colombo. Selon la religieuse, “les gens qui sont allés à Loluwagoda m’ont décrit les effets désastreux d’une telle industrie sur l’environnement. Leurs témoignages est pour nous une preuve suffisante”.