Eglises d'Asie

Hongkong : l’épidémie de pneumopathie atypique entraîne une réorganisation temporaire du service catholique de visite aux malades dans les hôpitaux

Publié le 18/03/2010




L’épidémie de pneumopathie atypique (baptisée du nom de Syndrome respiratoire aigu sévère) qui a fait quatorze victimes en un mois de par le monde et dont Hongkong paraît être l’épicentre avec treize morts et 620 cas avérés (à la date du 30 mars dernier), a, temporairement, entraîné une réorganisation du service de visite aux malades hospitalisés que l’Eglise catholique propose à Hongkong. Karl Tsang Fan-hsing, diacre et membre de la Commission diocésaine pour la pastorale de la santé en milieu hospitalier, a déclaré que la Commission avait recommandé, pour des raisons de sécurité, à tous les visiteurs bénévoles, au nombre de quarante, qui se rendent habituellement dans les hôpitaux du territoire de cesser leurs visites à compter du 17 mars 2003. Selon le Kung Pao Po du 23 mars, l’hebdomadaire en langue chinoise du diocèse, un visiteur d’hôpital bénévole a contracté le virus de la maladie et est depuis hospitalisé. Les trente visiteurs permanents ont, quant à eux, reçu pour consigne de poursuivre leurs visites aux patients et aux membres de leur famille, mais uniquement à la demande de ces derniers et tout en respectant scrupuleusement les mesures de sécurité mises en place dans chacun des vingt-sept établissements hospitaliers, publics ou privés, de Hongkong où ils interviennent habituellement.

Selon Karl Tsang, le travail des visiteurs est très fortement perturbé mais n’est pas totalement impossible. Lui-même ainsi que certains prêtres continuent de visiter des patients pour les soutenir moralement et spirituellement et apporter l’eucharistie et les autres sacrements aux catholiques qui le désirent. Le diacre estime que les mesures de prophylaxie mise en place constituent une protection suffisante face à la maladie. Il a ajouté qu’il avait rendu visite ces jours derniers à trois patients atteints de cette pneumopathie atypique et que tous trois étaient décédés depuis ; à leur demande, il a baptisé deux d’entre eux.

L’épidémie de pneumopathie atypique a créé un véritable choc à Hongkong. Les hôpitaux ne sont pas les seuls touchés. Dans un premier temps, soixante établissements scolaires ont été fermés après la contamination de plusieurs élèves, puis le 27 mars, toutes les écoles primaires et secondaires ont reçu l’ordre de fermer leurs portes jusqu’au 6 avril. La veille, les autorités de Singapour avaient pris une décision identique pour les écoles de la cité-Etat. Les Hongkongais évitent désormais les lieux publics comme les restaurants, les cinémas ou les centres commerciaux et les arrivées de touristes sont en fort déclin. Avant de réagir en ordonnant aux écoles de fermer, des voix s’étaient élevées à Hongkong pour reprocher au gouvernement d’avoir initialement minimisé l’ampleur de l’épidémie, de peur de porter tort à l’économie locale, déjà mal en point. Le 25 mars, la chancellerie du diocèse catholique de Hongkong a publié deux pages de “directives pour prévenir la diffusion de la pneumopathie atypique”. Rédigées en concertation avec la Commission diocésaine pour la liturgie, ces deux pages conseillent, entre autres choses, aux catholiques souffrant des bronches de ne pas se rendre à la messe ; dans les églises, les bénitiers doivent être – temporairement – asséchés.