Eglises d'Asie

Les responsables de la partie “officielle” de l’Eglise catholique ont approuvé une série de textes relatifs à l’homogénéisation des procédures de gestion des diocèses

Publié le 18/03/2010




Réunis à Pékin les 21 et 22 mars derniers, quarante évêques de la Conférence épiscopale “officielle” et vingt-quatre membres du comité permanent de l’Association patriotique des catholiques chinois ont approuvé un ensemble de textes relatifs à l’homogénéisation des procédures de gestion des diocèses catholiques en Chine continentale. Selon Anthony Liu Bainian, vice-président de l’Association patriotique, lui-même et Mgr Joseph Liu Yuanren, évêque de Nankin et président de la Conférence épiscopale, ont présenté les textes aux délégués sous la bannière “Un règlement, deux systèmes”. En discussion depuis huit ans, ces textes ont été approuvés et seront diffusés aux diocèses dans le courant de ce mois de mai, a précisé Anthony Liu Bainian.

Très peu d’information a filtré sur le contenu de ces textes. Intitulés “Règlement de travail de l’Eglise catholique”, “Systèmes de gestion des diocèses catholiques en Chine” et “Système des réunions communes des présidents de l’Association patriotique des catholiques chinois et de la Conférence des évêques de l’Eglise catholique en Chine ces textes, aux dires d’Anthony Liu Bainian, sont censés “concerner principalement la gestion des affaires de l’Eglise, y compris dans le domaine des finances, et n’ont rien à voir avec la formation spirituelle”.

Selon Tianguang (‘Lumière des cieux’), la lettre d’information du diocèse de Pékin, Ye Xiaowen, responsable de l’Administration d’Etat des Affaires religieuses (ex-Bureau des Affaires religieuses), s’est adressé à l’assemblée, y donnant le discours de clôture. Ye Xiaowen a dit qu’“un règlement, deux systèmes” était fondé sur le souci commun des responsables de l’Eglise de gérer l’Eglise de façon démocratique, en comblant un vide dans le domaine de la gestion de l’Eglise. Il a aussi rappelé à l’Eglise en Chine la nécessité d’appliquer les trois principes d’indépendance, d’autonomie et d’autogestion.

Certains évêques présents à la réunion ont été un petit peu plus explicites. Mgr Fang Xingyao, évêque de Linyi (province du Shandong), a précisé à l’agence Ucanews le 10 avril dernier qu’il avait été question des devoirs des évêques et de la mise au point de procédures de gestion standardisées. “Il est bon d’avoir un ensemble de normes pour gérer un diocèse, étant donné que des évêques et des prêtres dans certains diocèses peuvent ne pas avoir les compétences techniques requises pour gérer des fonds a-t-il déclaré. Pour Mgr Jiang Taoran, évêque de Shijiazhuang (province du Hebei), les débats ont porté sur les relations et la coopération entre la Conférence épiscopale et l’Association patriotique et la manière de gérer plus efficacement et démocratiquement l’Eglise. La nécessité de renforcer la formation des jeunes prêtres et des séminaristes a également été abordée.

Selon les observateurs, il est difficile de commenter ces textes tant que leur contenu n’est pas rendu public. S’ils concernent principalement la gestion financière des diocèses, ils peuvent éventuellement constituer une aide pour les évêques, âgés ou jeunes, qui n’ont, de fait, pas toujours les compétences ou les aides nécessaires pour gérer efficacement les fonds qui leur sont confiés. Mais ils peuvent également constituer une menace sur la latitude d’action dont les évêques jouissent aujourd’hui dans l’utilisation des fonds qui leur parviennent, par exemple, de l’étranger. Si le slogan “Un règlement, deux systèmes” renvoie à celui qui est censé présider aux relations entre Hongkong et Pékin : “Un pays, deux systèmes on peut douter de la marge d’autonomie que les dirigeants chinois entendent laisser à l’Eglise catholique en Chine.