Eglises d'Asie

Selon un Frère de Taizé, l’Eglise et la société ne font pas assez pour les handicapés

Publié le 18/03/2010




A l’issue d’un « camp-pèlerinage » de trois jours qui s’est tenu les 10, 11 et 12 avril derniers à Dacca, un Frère de Taizé, Frère Frank, a déclaré que l’Eglise catholique tout comme la société bangladaise dans son ensemble devrait se montrer plus active pour venir en aide aux personnes handicapées. Selon lui, les Bangladais « doivent se tourner vers les handicapés et leur demander ce qu’ils peuvent faire pour eux. S’apitoyer sur leur sort sans rien faire ne leur sert à rien ». D’origine hollandaise et vivant au Bangladesh depuis près de trente ans, Frère Frank anime en temps ordinaires, avec l’aide de deux à trois autres frères de Taizé, un centre pour handicapés à Mymensingh.

Durant ces trois jours du mois d’avril, environ 175 personnes appartenant aux familles de 125 handicapés physiques ou mentaux ont vécu ensemble sur le terrain d’une école catholique de Dacca. Réunies autour du thème : « Afin que nous puissions accomplir votre tâche et mener nos vies dans votre amour elles ont partagé des temps festifs, des temps de partage et des temps spirituels, notamment un Chemin de Croix, avec Mgr Theotonius Gomes, évêque auxiliaire de Dacca et président de la Commission nationale des pèlerinages de la Conférence épiscopale, organisatrice de l’événement. En compagnie de plusieurs prêtres et religieux, Mgr Gomes a vécu tout au long des trois jours du camp auprès des handicapés et des membres de leurs familles.

Agé de 69 ans, Frère Frank a témoigné de la difficulté pour les parents et la famille au sens large d’accepter la réalité du handicap de leur enfant et de ne pas considérer ce dernier comme une malédiction envoyée par Dieu. A l’appel de l’évêque du diocèse de Mymensingh, le premier « camp-pèlerinage » pour les handicapés avait été organisé pour le Jubilé de l’an 2000. La même année, durant le Carême, la Commission nationale pour les pèlerinages a reconduit l’expérience dans les diocèses de Chittagong, Dinajpur et Dacca. A chaque fois, deux cents personnes environ étaient concernées, dont une petite moitié d’handicapés. En 2005, selon Frère Frank, la Commission projette d’organiser un programme pour les handicapés en collaboration avec les autres grandes religions du pays, islam, hindouisme et bouddhisme. Frère Frank estime que de 6 à 7 % des Bangladais souffrent d’un handicap.