Eglises d'Asie – Sri Lanka
Les séminaristes de Colombo vont désormais passer quatre mois dans les diocèses à majorité tamoule pour aider à la réconciliation entre la minorité tamoule et la majorité cinghalaise
Publié le 18/03/2010
Selon Mgr Peiris, 60 % des catholiques sri-lankais vivent à Colombo et une bonne partie d’entre eux sont d’origine tamoule, venus des régions du nord et de l’est du pays, à majorité tamoule. Plus de 70 % des prêtres de l’archidiocèse sont cinghalais, les trente autres pour cent étant d’origine tamoule. L’envoi des séminaristes dans le nord et l’est permettra ainsi, poursuit Mgr Peiris, une meilleure compréhension de ce que les uns et les autres ont pu vivre durant les années de guerre et leurs espoirs actuels. L’Eglise catholique étant présente aussi bien en pays tamoul qu’en pays cinghalais, les catholiques “peuvent jouer un rôle essentiel de bâtisseurs de ponts” entre les communautés, ajoute encore l’évêque auxiliaire.
Pour Sudam Perera, un des douze séminaristes inaugurant le nouveau programme, c’est là “une occasion idéale” d’améliorer sa maîtrise de la langue tamoule, inscrite au programme des études au séminaire. Pour Shelton Dias, autre séminariste, le programme répond “à un besoin très urgent” étant donné que, dans la région de l’archidiocèse d’où il vient, Avissawella, zone de plantations de thé où travaillent un grand nombre de Tamouls d’origine indienne, les jeunes comme lui avaient, durant les années de guerre, appris “à haïr les Tamouls”. Tout en remarquant que la barrière de la langue était un des principaux obstacles à une meilleure compréhension entre les communautés, Shelton Dias ajoute que le programme lui donne l’occasion “d’aimer comme le Seigneur l’a enseigné”.