Eglises d'Asie

Face aux atermoiements des responsables politiques sri-lankais, les responsables des Eglises chrétiennes ont appelé, une nouvelle fois, à avancer sur le chemin de la paix

Publié le 18/03/2010




Tandis que les négociations de paix entre les Tigres tamouls et les autorités de Colombo semblent ne pas vouloir aller au-delà du cessez-le-feu conclu en février 2002, les responsables des Eglises chrétiennes, une fois de plus, ont appelé les responsables politiques du pays à ne pas laisser passer une chance historique de finir un conflit vieux de plus de vingt ans et qui a causé la mort de 65 000 personnes et le déplacement d’un million de réfugiés entre 1983 et 2002 (1). Réunis en symposium à Colombo le 4 juin dernier, les représentants des Eglises catholique et anglicane ont pris sept résolutions pour promouvoir le processus de paix en le rendant plus transparent.

Selon les responsables chrétiens, qui ont décidé de mener plus d’actions communes en vue de renforcer le processus de paix, une des responsabilités des Eglises chrétiennes à ce moment crucial de l’histoire du Sri Lanka est d’informer sans relâche les Sri Lankais de façon générale et les chrétiens sri-lankais en particulier des tenants et des aboutissants du processus de paix. Aujourd’hui, ont-ils estimé, les négociations de paix entre Colombo et les Tigres tamouls sont une “affaire fermée” ; or, affirment-ils, la population doit être mieux informée et cela doit commencer par une information auprès des écoliers, en particulier par le biais des écoles administrées par les Eglises chrétiennes.

En outre, les évêques ont résolu de faire appel aux parlementaires chrétiens, quelle que soit leur appartenance partisane, afin que ceux-ci fassent pression sur le Premier ministre et la présidente du pays, adversaires politiques. Il est en effet notoire que la cohabitation instituée au sommet de l’Etat entre Ranil Wickremasinghe et Chandrika Kumaratunga complique le processus de paix.

Du côté catholique, Mgr Vianney Fernando, évêque de Kandy et président de la Commission ‘Justice et paix’ de la Conférence épiscopale, ainsi que Mgr Frank Marcus Fernando, de Chilaw, et Mgr Kingsley Swampillai, de Trincomalee-Batticaloa, étaient présents au symposium. Mgr Dulip Chickera, de Colombo, et Mgr Kumara Illangasekara, de Kurunegala, représentaient l’Eglise anglicane. Plusieurs autres responsables d’Eglises protestantes, membres du Conseil national chrétien, s’étaient joints à eux.

Le 10 juin dernier, après que les Etats-Unis, le Japon, l’Union européenne et la Norvège, réunis à Tokyo, eurent promis un montant – plus important que celui attendu de prime abord – de 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction du Sri Lanka, le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a déclaré qu’il était prêt à soumettre un éventuel règlement politique de la question tamoule aux électeurs, à l’occasion d’un référendum sur les changements à apporter à la Constitution. Le LTTE n’a pas immédiatement réagi tandis que la présidente a déclaré que l’aide décidée à Tokyo ne ferait qu’enfermer le pays dans le “piège de l’endettement” et que, dans le cas où l’Alliance populaire, son parti, reviendrait aux affaires, elle n’honorerait pas les engagements décidés à Tokyo.