Eglises d'Asie

Après avoir été exclue du champ de l’éducation par les nationalisations de 1961, l’Eglise catholi-que cherche à accroître son rôle dans l’éducation des enfants en ouvrant de nouvelles écoles

Publié le 18/03/2010




Le 6 juin dernier, Mgr Oswald Gomis, archevêque de Colombo, a présidé la cérémonie de bénédiction organisée à l’occasion de l’ouverture d’une école catholique à Katuwapitiya, à proximité de Negombo, ville située à une quarantaine de kilomètres au nord de la capitale et peuplée en majorité de catholiques. Depuis le début de l’année, c’était la quatrième fois qu’une école catholique primaire ouvrait ses portes dans l’archidiocèse, témoignage des efforts de l’Eglise pour regagner le terrain perdu, dans le domaine éducatif, après les nationalisations de 1961. A cette date, toutes les écoles, catholiques, bouddhistes ou autres, avaient été nationalisées.

Aujourd’hui, sans avoir procédé à la dénationalisation des écoles, le gouvernement autorise depuis quelques années les entreprises privées à gérer des écoles ou à ouvrir de nouveaux établissements, à condition qu’ils soient affiliés à des écoles déjà existantes. Profitant de cette possibilité, Mgr Gomis a publié une lettre pastorale en janvier dernier où il a affirmé que l’Eglise avait “sa place dans un système éducatif reconnu et approuvé [par les autorités] » ; il ajoutait que l’Eglise devait “agrandir les écoles et améliorer leur efficacité”. Pour se conformer à la législation, l’école ouverte à Katuwapitiya est officiellement fondée par la St. Nicholas Education Services Ltd., société privée dont le président est Mgr Gomis, et a été rattachée au St. Nicholas’ International College.

Selon le P. Ivan Perera, directeur national de l’Education catholique, la politique de l’archidiocèse consistant à ouvrir de nouvelles écoles contribuera à résorber l’actuelle ruée des parents catholiques auprès des écoles catholiques. Déjà, sur l’archidiocèse de Colombo, plus de 40 000 élèves catholiques sont scolarisés dans l’enseignement catholique privé. L’afflux de candidats pose malgré tout un problème, estime le P. Perera, qui souligne que les établissements de plus de 3 000 élèves, devenus la norme, sont ingérables. Par ailleurs, malgré le trop faible nombre de places proposées par les écoles catholiques, le P. Perera insiste pour que les établissements catholiques conservent un certain pourcentage d’élèves non catholiques. Cela afin de préserver “la dimension missionnaire” des écoles catholiques et de contribuer “à servir nos frères et sours des autres fois”. Selon le P. Perera, l’archidiocèse de Colombo prévoit d’ouvrir dix nouvelles écoles privées dans un proche avenir.