Eglises d'Asie – Thaïlande
Des milliers de catholiques thaïlandais ont participé à la bénédiction d’une chapelle dédiée à un Bienheureux martyr thaïlandais
Publié le 18/03/2010
Le cardinal Michai a rappelé à l’assistance que le P. Nicolas avait été arrêté par des fonctionnaires de police en même temps que neuf pères de familles catholiques, le 12 janvier 1941, alors qu’il sonnait la cloche de l’église pour appeler les fidèles à la messe. Le cardinal a ensuite inauguré la chapelle, construite devant l’église, en sonnant cette même cloche pour demander la grâce de Dieu et exhorter les fidèles à s’inspirer de la foi inébranlable du Bienheureux Nicolas, mort en prison.
La construction du sanctuaire a duré deux ans et comprend deux édifices. Une chapelle de forme octogonale, symbole des huit Béatitudes, abrite les reliques du bienheureux, avec un vaste espace de prière pouvant contenir 400 personnes. Son toit à trois niveaux rappelle la Sainte Trinité et supporte une croix qui s’élève à 55 mètres au dessus du sol. Le second édifice est un musée consacré à la vie du Bienheureux Nicolas. Le coût de la construction s’est élevé à 59 millions de bahts (1,3 millions d’euros).
Mgr Joseph Chamnien Kitcharoen, vicaire général de l’archidiocèse de Bangkok, a rappelé à l’assistance que cette chapelle était un lieu de pèlerinage pour tous les catholiques thaïlandais, un lieu où trouver la paix, l’inspiration et la force de vivre avec le même zèle que le bienheureux martyr. La semaine précédente, Mgr Chamnien, à la tête d’un cortège d’une dizaine de voitures, avait, de la cathédrale de l’Assomption de Bangkok, ramené à Sam Phran la dépouille mortelle du martyr.
Aîné de cinq enfants, le Bienheureux Nicolas est né le 31 janvier 1895. Ordonné prêtre en 1926 après six années d’étude au grand séminaire de Penang (Malaisie), il a travaillé dans diverses paroisses de Thaïlande. Accusé de soutenir la France pendant la période de tension entre la Thaïlande et l’Indochine française, il fut condamné à quinze années de prison. Ce fut une période de persécution contre les chrétiens qui dura de 1940 à 1944. Les catholiques étaient alors assimilés à des sympathisant pro-français ou à des espions. Dans sa prison, le Bienheureux Nicolas continua d’enseigner le catéchisme aux prisonniers malgré une santé très compromise. Il baptisa soixante-huit détenus moribonds et mourut lui-même de tuberculose en 1944. Il fut alors enterré dans un temple bouddhiste proche de la prison mais, dit-on, lors de son exhumation trois mois plus tard, le corps avait été retrouvé intacte bien qu’inhumé sans cercueil. Le pape Jean-Paul II a béatifié le prêtre martyr le 5 mars 2000.