Eglises d'Asie – Chine
Hongkong : le vote de la Loi sur la sécurité nationale étant acquis – sauf surprise de dernière minute -, l’évêque catholique de Hongkong appelle à l’introduction du suffrage universel
Publié le 18/03/2010
« Le système politique empêche les gens de faire quoi que ce soit. Considérez seulement le Legco ; en aucune façon, ils (les députés) ne peuvent protéger les droits des gens a déclaré Mgr Zen qui a ajouté être favorable à l’introduction du suffrage universel direct pour les élections à venir. « Je pense que les Hongkongais le méritent. Ils sont subtils, sages et instruits. Nous pouvons y arriver grâce aux efforts de tous a-t-il affirmé.
En prenant date, Mgr Zen s’inscrit d’ores et déjà comme un acteur du débat qui devrait se développer dans les prochains mois à Hongkong. Avant même l’intervention de l’évêque de Hongkong, le gouvernement avait déclaré qu’une consultation publique serait organisée dès l’an prochain sur le sujet. La Loi fondamentale, texte constitutionnel de Hongkong, prévoit en effet que le mode de scrutin actuel peut être changé à l’horizon 2007. 2007 correspond à l’année où le mandat de l’actuel chef de l’exécutif, Tung Chee-Hwa, arrive à son terme et, en 2008, ce sera au tour du Legco d’être renouvelé. A présent, le chef de l’exécutif est désigné par un comité élargi de 800 membres qui laisse une grande latitude à Pékin pour imprimer sa marque sur le choix du candidat et seulement la moitié des soixante députés du Legco sont directement élus par la population.
Selon Mgr Zen, dans le cas du projet de loi anti-subversion, le manque de démocratie dans le système actuel a débouché sur une absence de prise en compte de l’avis des citoyens de Hongkong. La seule chose que les gens puissent faire pour manifester leur opposition au projet de loi est de « continuer à manifester » jusqu’au dernier jour, jusqu’au jour de son vote. « Il est triste que quelque chose d’aussi absurde puisse se produire à Hongkong. Comment pouvons-nous accepter cela ? J’aimerais que plus de gens se fâchent et prennent la parole comme moi, a-t-il remarqué. Nous pouvons prier ou peut-être jeûner, mais qu’est-ce que l’Eglise peut faire de plus ? »