Eglises d'Asie

Baloutchistan : 48 morts et 65 blessés lors de l’attaque d’une mosquée chiite par des inconnus

Publié le 18/03/2010




Au moins 44 personnes ont été tuées et 65 blessées, vendredi 4 juillet, lors d’une attaque d’une mosquée chiite, appelée Nasirul Aza Imambargah, située au centre de Quetta, la capitale de la province occidentale du Baloutchistan, province habitée par les Baloutches qui sont également implantés en Iran et en Afghanistan et sont pour la plupart des musulmans sunnites. Quatre blessés sont morts par la suite à l’hôpital, portant le bilan des décès à 48. Les agresseurs étaient des inconnus qui ont ouvert le feu et lancé des grenades à la sortie de la prière traditionnelle du vendredi. Selon un communiqué du gouvernement provincial, deux des agresseurs ont été tués par des explosifs qui étaient attachés à leur ceinture. Un troisième est décédé après l’attaque à l’hôpital. Des émeutes ont aussitôt éclaté dans la ville obligeant les autorités à déclarer un couvre-feu de durée indéterminée.

Le président pakistanais, Pervez Musharraf, qui achevait en France, une tournée de trois semaines aux Etats-Unis et en Europe, a été profondément affecté par cet acte de terrorisme. L’attentat a été exécuté à un moment crucial et a constitué une sorte d’échec personnel pour le responsable du Pakistan. Il a porté un coup sérieux aux efforts diplomatiques entrepris par lui pour redorer l’image du son pays. A son retour, il a, lui-même, confié qu’il se sentait piteux et a déclaré : « Ces éléments pervers ne font pas seulement du tort à l’image du Pakistan, mais ternissent aussi le nom de l’islam qui est une religion de paix, d’harmonie et de tolérance. » Depuis l’alignement du Pakistan sur la lutte anti-terroriste menée par les Etats-Unis après l’automne 2001, plus d’un millier de membres présumés de l’ex-régime afghan, de l’organisation Al-Qaeda, ainsi que des groupes islamistes locaux avaient été arrêtés dans le pays par les forces de police.

Jusqu’à présent, l’enquête menée par la sûreté pakistanaise n’a pas encore débouché sur l’arrestation de quelques coupables. Le Premier ministre pakistanais, Zafarullah Jamali, a attribué l’attentat à des éléments étrangers. « Tout converge vers cette hypothèse a-t-il déclaré devant la presse. Cependant le chef du gouvernement pakistanais, trop habitué à prononcer ce genre de déclarations n’a pas véritablement convaincu son auditoire. Il semble que ses services de police soient plus hésitants que lui sur la conduite à donner à leur enquête. Le chef de police de la province du Baloutchistan a fait état d’une quinzaine d’arrestations d’extrémistes locaux, dont aucune n’a de lien précis avec l’affaire de la mosquée. Il a informé la presse que l’enquête ne pourrait avancer dans la bonne direction que lorsque serait trouvée l’identité d’au moins un des trois assaillants qui ont trouvé la mort dans l’attentat de la mosquée.

La minorité chiite représente environ 20 % de la population pakistanaise. Cependant, en cette région du Baloutchistan à majorité sunnite, la mosquée, cible de l’agression, était surtout fréquentée par des musulmans de l’ethnie hazara, souvent originaires de l’Afghanistan voisin. Cette attaque, la deuxième en un mois contre la communauté chiite de la capitale du Baloutchistan, a été la plus meurtrière parmi tous les incidents violents qui ont opposé les deux branches de l’islam au Pakistan, depuis 1990. Les autorités chiites du pays ou de l’Iran voisin se sont émues et ont élevé la voix. Cheikh Mohammad Hussein Fadallah qui jouit d’une grande notoriété dans la communauté chiite a appelé, le 6 juillet dernier, la communauté musulmane a interdire de tels actes fratricides. La veille, la République islamique d’Iran s’inquiétait de cette résurgence d’activités terroristes « qui ont pour but de nuire à l’état de tolérance entre les groupes religieux ».