Eglises d'Asie

L’archevêque de Colombo appelle les catholiques de son diocèse à dépenser moins d’argent à l’occasion des fêtes paroissiales et à développer leur esprit missionnaire

Publié le 18/03/2010




Par une lettre publiée dans l’édition du 22 juin dernier du Messenger, hebdomadaire catholique, Mgr Oswald Gomis, archevêque de Colombo, a appelé les catholiques de son diocèse à plus de retenue dans les dépenses engagées lors des fêtes paroissiales. Selon lui, des cérémonies plus simples et moins commerciales permettraient de retrouver le sens chrétien de ces célébrations tout en dégageant des ressources financières qui pourraient être orientées vers les paroisses les moins riches de Colombo et les diocèses pauvres du pays.

Selon Mgr Gomis, la période qui va de juillet à novembre peut être surnommée la “saison des festivités paroissiales chaque paroisse choisissant d’honorer son saint patron à cette période en organisant des pèlerinages dans les grands sanctuaires catholiques du pays, à Madhu, Matara, Talawila et Tewatte. “Tandis que les célébrations organisées à l’échelon national dans ces grands sanctuaires demeurent dans un cadre bien défini, les fêtes paroissiales sont susceptibles d’être corrigées, l’extravagance et la commercialisation qui s’y déploient allant parfois à l’encontre de l’esprit chrétien de la célébration a souligné l’archevêque de Colombo, qui dénonce, à titre d’exemple, le recours à des groupes musicaux professionnels, aux cachets “exorbitants pour l’animation de ces fêtes. Mgr Gomis préconise que les paroisses mettent en scène elles-mêmes leurs spectacles, que ce soit des représentations de leur saint patron ou des thèmes bibliques.

Lors des fêtes catholiques, l’afflux de fidèles provoque “naturellement” le développement d’entreprises commerciales, mais, rappelle l’évêque, ces dernières sont là pour dégager un profit financier. Les catholiques devraient plutôt envisager, insiste-t-il, de donner l’argent qu’ils dépensent lors de ces assemblées. En alimentant un “fonds missionnaire ces dons seraient orientés vers les “paroisses pauvres” de l’archidiocèse de Colombo et des autres diocèses du pays. Mgr Gomis a rappelé à ce propos l’urgence à venir en aide aux diocèses méridionaux de Galle et Ratnapura, situés dans une région victime de graves inondations à la mi-mai 2003 (1). Plus largement, Mgr Gomis a encouragé les catholiques à se rendre en pèlerinage là où ils n’ont pas l’habitude de le faire, pratique autrefois promue par les missionnaires étrangers. Il s’agit d’aller rendre visite aux catholiques isolés parmi des populations majoritairement non chrétiennes. Ces visites, au “caractère profondément missionnaire représenteraient beaucoup pour les personnes visitées qui se sentiraient encouragées dans leur foi et leur pratique religieuse. Il serait judicieux, a poursuivi Mgr Gomis, de revitaliser cette tradition et de s’aventurer vers de nouveaux territoires missionnaires. “Il est temps pour nous, catholiques de la côte ouest, de prendre conscience que l’Eglise catholique au Sri Lanka est principalement une Eglise de la côte ouest, a-t-il affirmé. Nos communautés chrétiennes fondent comme neige au soleil dès que nous nous enfonçons d’à peine 16 km. à l’intérieur des terres, en direction de l’est. Cela est ainsi depuis des siècles.” Que signifie alors “notre souci missionnaire” ?, s’est-il interrogé.