Eglises d'Asie

Des bouddhistes, des chrétiens et des musulmans, tous engagés dans la lutte contre le sida, se sont rencontrés pour promouvoir entre eux une meilleure coopération

Publié le 18/03/2010




Pour mieux coopérer et développer le sens de la compassion propre à chacune de leurs religions, 80 moines bouddhistes, des prêtres et religieuses catholiques, des responsables musulmans et des pasteurs protestants ont participé à une première rencontre, du 5 au 6 juillet dernier, au Centre national d’enseignement par correspondance Sukhothai Thammathirat de Nonthaburi (1). Des représentants de la Commission pour la pastorale de la santé de la Conférence des évêques catholiques de Thaïlande et ceux du Panthakit AIDS, service de la pastorale pour la santé de l’Eglise protestante, étaient présents. Le but de cette rencontre était de permettre à ces spécialistes de la lutte contre le sida, d’échanger des informations dans une perspective religieuse pour mieux collaborer dans le service des malades et mieux lutter contre la diffusion du virus.

D’après les statistiques du ministère de la Santé présentées à cette rencontre, 217 989 personnes avaient été testées séropositives en Thaïlande en mai 2003. Sur ce nombre, 59 926 étaient déjà décédées. Le nombre d’enfants orphelins d’un ou de leur deux parents s’élevait à 290 200.

Pour Usanee Nanasilp, la secrétaire de la Commission catholique pour la pastorale de la santé, les participants à cette rencontre ont pu, ensemble, prendre conscience qu’il fallait s’appuyer sur le contenu authentique de la foi religieuse de chacun pour susciter une véritable compassion envers les malades. Elle a expliqué que beaucoup interprétaient faussement l’enseignement de leur religion comme si le sida était une fatalité à laquelle on ne pouvait rien changer ou que les malades infectés étaient des pécheurs qui avaient mérité leur punition.

Durant ces deux jours de rencontre, les délégués de chacune des religions représentées ont pu rendre compte de leurs travaux. Un moine bouddhiste a témoigné qu’un certain nombre de moines avaient organisé dans leur temple un refuge pour héberger les malades. Les délégués musulmans ont dit que leurs communautés enseignaient aux jeunes qu’une bonne moralité était la meilleure façon d’enrayer la propagation du virus. Les protestants ont expliqué avoir ouvert des refuges et des centres médicaux, organisé des réseaux de visites aux patients et mis sur pied des programmes de formation. Le représentant des catholiques a rappelé que, pour son Eglise, la campagne au service des sidéens avait commencé dès 1991 et que le travail se poursuivait dans les dix diocèses du pays. Tous ont signalé la même difficulté, soulignée par Usanee : un cruel manque d’argent. Aucun d’entre eux ne reçoit d’aide du gouvernement.

Un comité a été institué pour étudier les méthodes de travail des uns et des autres à l’échelon local comme à l’échelon national. Les seize membres du comité représentant à égalité chacune des quatre religions prépareront les futures rencontres et signaleront les problèmes qui pourraient survenir dans le service aux malades.