Eglises d'Asie – Pakistan
A l’occasion de la fête nationale, les chrétiens rappellent la contribution apportée par eux à la naissance et au développement du pays
Publié le 18/03/2010
Le P. Bernard a, en particulier, souligné le rôle joué par trois politiciens chrétiens, membres de l’Assemblée du Pendjab Uni au moment de la partition de l’Inde. Juste avant qu’elle soit proclamée, les députés chrétiens avaient rencontré plusieurs fois le dirigeant du mouvement pour la partition, Mohammad Ali Jinnah. C’est ainsi qu’en juin 1947, lorsque l’Assemblée du Pendjab uni a voté pour ou contre la partition, les trois voix des chrétiens se sont jointes à celles des musulmans. Ces voix ont été d’une extrême importance. La Ligue musulmane qui soutenait la création du Pakistan n’avait à sa disposition que 88 voix. En face, le Parti hindou qui soutenait l’inclusion de la région dans l’Inde bénéficiait également de 88 voix. Le vote chrétien a donc donné la majorité (91 voix) aux partisans de la création du Pakistan.
Le prêtre catholique a aussi rappelé aux auditeurs de Radio Pakistan que, dans son premier discours à l’Assemblée constituante, Jinnah avait assuré que les adeptes de toutes les religions du pays étaient des citoyens égaux en droits et libres de pratiquer leur religion. Le père de la Nation avait été très sensible aux contributions chrétiennes lors de la création du pays, a souligné le prêtre catholique, comme le montre la visite qu’il fit, avec sa sour Mohtarma Fatima Jinnah, à la cathédrale Saint-Patrick de Karachi pour une cérémonie d’action de grâces le 17 août 1947. Cependant, a-t-il ajouté, cet engagement des chrétiens dans la naissance et le développement du pays est généralement laissé dans l’ombre par les historiens qui traitent de la présence chrétienne au Pakistan sans objectivité. En conclusion, il a exhorté ses auditeurs de prendre exemple sur le père fondateur du pays en cultivant les vertus de tolérance et d’acceptation mutuelle.
Parmi les intervenants de cette émission de Radio Pakistan, se trouvait une religieuse de la congrégation des Sours de la Charité de Jésus qui n’a pas manqué de rappeler que le père de la Nation et beaucoup d’autres dirigeants actuels avaient reçu leur éducation dans des établissements chrétiens. A ce propos, elle a remercié l’actuel gouvernement d’avoir procédé à la dénationalisation des écoles (4).