Eglises d'Asie – Chine
Hebei : arrestation d’un prêtre et libération d’un évêque de la partie « clandestine » de l’Eglise catholique
Publié le 18/03/2010
Selon des informations qui sont parvenues hors de Chine à la fin du mois d’août dernier, c’est le 9 août que le P. Chi Huitian, prêtre « clandestin » du diocèse de Baoding, et deux responsables laïcs de Lijiatong, village où vivent une centaine de catholiques, situé dans le district de Zhao, ont été arrêtés. Ce jour-là, le P. Chi célébrait la messe pour des élèves et des étudiants participant à une session d’été de catéchisme. L’organisation de classes, voire de camps de catéchisme lors des vacances d’été n’est pas rare au sein de l’Eglise de Chine où, durant l’année scolaire, l’enseignement du catéchisme est parfois difficile. En 2001 et en 2002, le P. Chi avait déjà organisé de telles sessions et, à chaque fois, celles-ci avaient été perturbées par les autorités chinoises. Selon des sources locales, l’intervention des autorités a été cette année nettement plus brutale, un cortège de trente-cinq voitures et une centaine de membres de la Sécurité publique ayant été mobilisés pour procéder à l’arrestation du prêtre. Sa moto ainsi qu’une somme de 10 000 yuans (1 100 euros) ont été confisqués et les cours de catéchisme supprimés. Les deux laïcs interpellés ont été relâchés quelques heures plus tard, le P. Chi étant quant à lui placé en détention pour avoir « gravement perturbé l’ordre social ».
Selon d’autres sources catholiques chinoises, Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque « clandestin » du diocèse de Zhengding, a été libéré le 23 août dernier, après exactement trois mois de détention. Deux jours plus tard, l’évêque, âgé de 68 ans, était de retour dans son diocèse. A de nombreuses reprises ces dernières années, Mgr Julius Jia a été ainsi soustrait à son diocèse, pour des durées variables (1). A chaque fois, les autorités interrogent l’évêque sur ses liens avec l’étranger, sur les rapports entretenus avec la Fondation du Cardinal Kung, organisation basée aux Etats-Unis. Elles lui demandent aussi de coopérer avec l’évêque « officiel » du diocèse de Shijiazhuang, Mgr Paul Jiang Taoran, Zhengding renvoyant au nom du diocèse tel qu’on le trouve dans pontifical et Shijiazhuang faisant écho au nom de la circonscription civile recouvrant le territoire du diocèse. En réponse aux questions des autorités, Mgr Julius Jia a répondu qu’il n’était pas opposé à coopérer avec la partie « officielle » de l’Eglise de Chine mais qu’il devait d’abord en discuter avec les autres évêques « clandestins » du Hebei. Parmi ces évêques, un certain nombre sont en prison, dont ceux du diocèse de Baoding (2).