Eglises d'Asie

Le président de la Conférence épiscopale catholique salue la mémoire d’un important moine bouddhiste qui, dans sa jeunesse, avait affirmé son opposition à l’Eglise catholique

Publié le 18/03/2010




Le 11 septembre dernier, Mgr Oswald Gomis, archevêque de Colombo et président de la Conférence épiscopale, s’est déclaré “profondément attristé” par la mort du vénérable Madihe Pannaseeha Mahanayaka Thero, moine bouddhiste décédé le 8 septembre à l’âge de 90 ans. Chef de la secte Amarapura Nikaya, un des quatre principaux ordres bouddhistes du pays, le moine était une figure religieuse importante et a eu droit à des obsèques d’Etat le 13 septembre.

Dans son message de condoléances, Mgr Gomis a salué le moine comme “un grand érudit, un grand défenseur des valeurs morales dans la société et un ardent champion de la cause bouddhiste”. Soulignant avoir eu “le privilège” de travailler de près avec lui, l’archevêque a dit son admiration pour l’humilité, la concentration et l’amitié dont faisait montre le moine. Durant ses vingt dernières années, a-t-il ajouté, le vénérable Madihe “a montré un intérêt profond pour le dialogue religieux et a été un avocat de l’unité religieuse afin de bâtir une société moralement droite, juste et libre”.

Dans sa jeunesse, le vénérable Madihe s’était néanmoins montré un adversaire résolu de la présence catholique au Sri Lanka. Des centaines de lettres adressées par lui à la presse pour dénoncer l’Eglise et ses activités, perçues comme “une agression catholique” en témoigne. Plus tard, le moine changea cependant son point de vue et consacra un long passage du second volume de son autobiographie, publiée en juin dernier, à Mgr Gomis, devenu son ami (1).

Né le 21 juillet 1913 d’un père méthodiste et d’une mère bouddhiste à Madihe, dans le sud du pays, le jeune garçon fut élevé dans la religion de sa mère avant d’entrer au monastère en 1926 et d’être ordonné moine en 1933.