Eglises d'Asie – Bangladesh
L’Eglise catholique proteste contre les nouvelles conditions d’admission aux universités édictées par le gouvernement
Publié le 18/03/2010
Les directives du ministère de l’Education ont été publiées le 3 août dernier et posent comme principe que l’admission des lycéens à l’université ne doit se faire que sur la seule base des résultats au Secondary School Certificate (SSC), marquant la fin des études secondaires. Le gouvernement souhaite, par cette mesure, assurer l’équité et la transparence du processus d’admission dans les universités. Selon des responsables gouvernementaux, trop d’étudiants pallient un score insuffisant au SSC par les donations faites par leurs parents qui achètent ainsi en quelque sorte l’admission de leurs enfants dans les établissements d’enseignement supérieur. Les nouvelles directives ont pour objectif d’empêcher de tels abus.
Pour les trois universités catholiques du Bangladesh, l’université Sainte-Croix pour filles, l’université Notre-Dame pour garçons et l’université St. Joseph, ces directives sont inacceptables dans la mesure où ces établissements catholiques utilisent des tests et des examens d’entrée qui leur sont propres afin de favoriser l’admission d’élèves dont les notes au SSC ont été médiocres. La plupart de ces étudiants viennent de lycées situés en zones rurales, structurellement défavorisés par rapport aux établissements des grandes villes. Le 9 août dernier, l’université Notre-Dame de Dacca a déposé une requête écrite devant la Haute Cour de Dacca contestant le bien fondé des nouvelles directives ministérielles. En retraite du 4 au 7 août, les évêques du pays avaient préalablement donné leur accord à cette démarche. Le 19, le P. Adam Pereira, aumônier de l’université Notre-Dame, a par ailleurs invité l’Association chrétienne du Bangladesh, rassemblant différentes dénominations protestantes (1), à une rencontre pour débattre de ce problème. Le lendemain, les soixante responsables chrétiens ayant pris part à la réunion ont publié un communiqué exprimant leur inquiétude au sujet de la décision du ministère de l’Education et réaffirmant leur engagement à l’égard des pauvres et des étudiants défavorisés. Dans un document daté du 21 août, ils informaient le ministre de l’Education Osman Farook, de leurs préoccupations (2).