Eglises d'Asie

Hebei : deux évêques de la partie « clandestine » de l’Eglise catholique ont été interpellés par la police et pressés d’adhérer à l’Association patriotique des catholiques chinois

Publié le 18/03/2010




Selon des sources de l’Eglise catholique en Chine, deux évêques âgés de la partie « clandestine » de l’Eglise catholique ont été récemment interpellés, placés en résidence surveillée et pressés par les autorités d’adhérer à l’Association patriotique des catholiques chinois. Les évêques, Mgr Peter Zhao Zhendong, de Xuanhua, et Mgr Yao Liang, de Xiwanzi, appartiennent à deux diocèses de la province du Hebei qui figurent dans les listes des diocèses de l’Eglise de Chine publiées par le Vatican mais qui sont considérés par les autorités chinoises comme un unique diocèse, celui de Zhangjiakou, dont les limites correspondent aux divisions administratives de l’Etat chinois. Situé au nord-ouest de Pékin, le diocèse « officiel » de Zhangjiakou n’a pas d’évêque.

Mgr Peter Zhao Zhendong, âgé de 83 ans, a été arrêté le 2 octobre dernier pour être transféré dans une résidence hôtelière à Yixian, au sud-ouest de Pékin, où il lui a été demandé d’assister à des « sessions d’études ». Selon des sources catholiques, Mgr Zhao était sous surveillance constante, y compris lorsqu’il allait aux toilettes. L’évêque avait la permission de recevoir des visiteurs, les visites se déroulant toutefois en présence d’un garde. Un séminariste avait reçu la responsabilité de veiller sur le bien-être de l’évêque, notamment pour s’assurer que Mgr Zhao prenait les médicaments que son état de santé réclame. Selon les mêmes sources, Mgr Zhao a été menacé de se voir interdire de célébrer la messe au cas où il s’obstinerait à refuser d’adhérer à l’Association patriotique, organisation qui est le lien officiel entre le Parti et l’Eglise catholique. Toujours selon ces sources, Mgr Zhao, qui est allé très loin dans le dialogue avec les autorités et qui pour cela a mis en danger ses relations avec son propre clergé, dont une partie refuse ce dialogue, s’est trouvé mis en porte-à-faux (1). S’il est en effet prêt à adhérer à l’Association, il s’interdit de le faire, dès lors que cette adhésion est exigée sous la contrainte. Mgr Zhao a été libéré le 11 octobre dernier, sans, semble-t-il, avoir donné satisfaction aux autorités chinoises.

Le cas de Mgr Yao Liang, âgé de 80 ans environ, est plus incertain. Arrêté le même jour que Mgr Zhao, il lui aurait été demandé la même chose, à savoir l’adhésion à l’Association patriotique. Transféré à Zhangjiakou, il n’a, semble-t-il, pas été libéré à ce jour. L’évêque « clandestin » en titre du diocèse de Xiwanzi est Mgr Andreas Hao Jinli. Agé de 87 ans, il est malade et a transféré la gestion effective du diocèse à son auxiliaire, Mgr Yao Liang.

Selon certaines informations, le Bureau des Affaires religieuses de la province du Hebei, où la partie « clandestine » de l’Eglise est fortement présente, a émis le 18 juillet dernier une circulaire réaffirmant la nécessité pour le personnel religieux d’être affilié aux organisations officiellement reconnues par le gouvernement pour gérer les activités religieuses.