Eglises d'Asie

Une initiation aux principales religions du pays dans les écoles primaires devrait être bénéfique à toute la société bangladaise

Publié le 18/03/2010




Initier les enfants aux principales religions du pays est la proposition novatrice qui vient d’être proposée à l’assemblée des quatre-vingt responsables religieux et travailleurs sociaux musulmans, hindous et chrétiens, réunis pour un séminaire à Dacca le 26 septembre dernier. Cette rencontre avait été organisée par la World Vision, une association chrétienne internationale pour l’aide et le développement (1).

Cette initiative est due au P. Parimal I. Rozario, dans la perspective d’une société plus harmonieuse et plus soucieuse de respect mutuel. Il a montré, par exemple, qu’apprendre aux enfants de façon concrète le sens des grandes fêtes religieuses les plus connues serait la meilleure des initiations : “Id” pour les musulmans, “Puja” pour les hindous, “Noël” pour les chrétiens. Kazi Nurul Islam, professeur à l’université de Dacca, a reconnu pour sa part que l’inclusion d’un tel enseignement dans le programme national serait bénéfique pour tous.

Kazi Nurul Islam, musulman et spécialiste de l’hindouisme, a déclaré que ses propres recherches sur une autre religion lui avaient ouvert de nouvelles perspectives : “Ma foi dans ma propre religion, l’islam, s’en est trouvée approfondie.” Peu de musulmans connaissent vraiment l’islam, a-t-il dit, citant ces étudiants musulmans rencontrés qui ne connaissaient même pas la signification des fêtes musulmanes.

Renu Bowl, coordinateur du programme de développement régional de Kaliganj pour World Vision, a expliqué à la presse que, dans l’impossibilité de se rendre partout dans le pays, “nous organisons des séminaires et invitons les responsables des institutions religieuses, des paroisses et des écoles pour qu’ils nous aident à tisser des relations interreligieuses harmonieuses”.

Le P. Rozario comme le professeur Islam ont reconnu l’un et l’autre avoir rencontré une certaine réticence parmi leurs amis, surtout par crainte d’une récupération possible par les adeptes des autres religions. “C’est ainsi que mes paroissiens craignaient que je ne m’attire des ennuis en organisant ces séminaires, mais l’imam et les gens du quartier ont apprécié l’initiative a déclaré le P. Rozario, curé de paroisse dans le district de Gazipur. Un autre participant au séminaire, le P. Jacob Swapan Gomes, a tracé un parallèle entre Akbar, le grand empereur moghol du XVIe siècle qui a laissé dans l’histoire le souvenir d’un souverain ayant su développer la paix et la coopération entre les différentes composantes religieuses du sous-continent indien, et le pape Jean-Paul II, travailleur infatigable de la paix et de l’amitié entre les religions.