Eglises d'Asie – Chine
Hongkong : les responsables religieux divergent dans leur appréciation de l’implication du gouvernement dans les affaires religieuses
Publié le 18/03/2010
Le premier concernait l’éventuel élargissement du Colloque aux confessions religieuses présentes à Hongkong mais absentes de cette assemblée interreligieuse. La question de la participation de responsables représentant les religions hindoue, juive, sikh ou bahaï a ainsi été posée. Selon le vénérable Kok Kwong, président de l’Association bouddhiste de Hongkong, les responsables du Colloque ont décidé de ne pas faire place aux représentants de ces religions, d’une part, en raison du nombre très faible des fidèles de ces quatre religions à Hongkong et, d’autre part, du fait que ces fidèles sont pour la plupart des non-Chinois et que leur présence au Colloque poserait un problème lié à la barrière de la langue.
Le second point de débat était en rapport avec les liens que chaque religion entretient avec les autorités gouvernementales de Hongkong. Si les six responsables religieux sont tous d’accord pour maintenir et développer l’harmonie en ce domaine, les modalités des relations entre le gouvernement et les religions diffèrent sensiblement. Pour le vénérable Kok Kwong, le soutien que le gouvernement manifeste aux religions n’est pas adapté et, surtout, les différentes religions présentes à Hongkong ne jouissent pas d’un statut égal à de nombreux égards, notamment sociaux. Afin de corriger cela, le responsable bouddhiste a exprimé le souhait de voir le gouvernement se doter de l’équivalent d’un Bureau des Affaires religieuses.
Selon Mgr Zen Ze-kiun, évêque du diocèse catholique de Hongkong, « le besoin pour une telle unité n’existe pas ». Il a estimé que les membres du Colloque se montraient très capables de communiquer entre eux, sans qu’il soit nécessaire de voir le gouvernement se mêler des questions religieuses. L’évêque de Hongkong a admis qu’avant le retour de Hongkong sous le drapeau chinois, du temps de la domination britannique, les autorités du territoire avaient, sous de nombreux aspects, tendu à favoriser les Eglises catholique et anglicane, et que cette tradition s’était en un sens perpétuée après le 1er juillet 1997, date du retour de Hongkong à la Chine. A titre d’exemple, Mgr Zen a cité la tradition, toujours actuelle, qui veut que l’ouverture de l’année civile soit, chaque 1er janvier, marquée par une cérémonie organisée en alternance à la cathédrale anglicane et à la cathédrale catholique.
Pour Ayub Tuet Che-yin, président de l’Association culturelle et fraternelle des musulmans chinois, le département des Affaires intérieures du gouvernement, tel qu’il existe aujourd’hui, suffit au gouvernement à gérer les affaires religieuses sans qu’il soit nécessaire de créer une nouvelle unité spécifique. Selon lui, « les religions doivent être autorisées à mener leurs propres affaires de manière indépendante ». Tong Yun-kai, président de l’Académie confucéenne, a dit partager le même point de vue.