Eglises d'Asie

“La semaine des droits de l’enfant manifestation officielle, a été célébrée dans un pays où le travail des enfants concerne 20 millions de jeunes Bangladais

Publié le 18/03/2010




Le 29 septembre dernier, le président de la République du Bangladesh, Iajuddin Ahmed, a inauguré “la semaine 2003 des droits de l’enfant” à Dacca. A cette occasion, il a déclaré que le Bangladesh devait “consentir un effort concerté pour le développement physique et mental des enfants dans un pays où, selon ses propres estimations, le travail des enfants concerne près de 20 millions de jeunes. Le président, qui, selon la Constitution, ne dirige pas le gouvernement, a ajouté que l’ensemble du pays, de la société, et en premier lieu la famille, devait témoigner, outre une nécessaire attention à l’éducation et à l’école, “de l’amour et de l’affection” aux enfants.

Selon les textes en vigueur, l’école est gratuite au Bangladesh pour tous les enfants jusqu’à la fin du primaire et de nombreux programmes, tant gouvernementaux que privés, soutenus par des ONG, existent pour encourager la scolarisation des enfants, en particulier des filles. Cependant, selon l’UNICEF, 38 % des enfants ne vont jamais à l’école primaire, dans un pays où 52 millions des 126 millions de Bangladais ont moins de 18 ans. Le taux d’analphabétisme parmi la population féminine atteint 74 %.

A Dacca, les manifestations de ce phénomène sont aisément visibles. Dans un des bidonvilles de la capitale, Josna Akter, petite fille âgée de 10 ans, aide ses parents à tenir le petit étal qu’ils ont installés, où ils vendent des chapatis et des plats de lentilles à midi et le soir. L’après-midi, elle s’éclipse pour aller suivre les cours dispensés dans un centre géré par une ONG. Elle reçoit un minimum d’enseignement scolaire, ce qui est loin d’être le cas de tous. Abdul Kuddus, 10 ans, vit là où il travaille – c’est-à-dire sur le trottoir. Les quelque trente takas (0,5 euro) qu’il gagne en portant les paquets des clients du Karwan Bazaar suffisent à peine à le nourrir. Selon l’Organisation internationale du travail, la plupart des enfants au travail au Bangladesh ouvrent dans les champs, le pays étant encore majoritairement rural. Dans les villes, les filles travaillent comme employées de maison tandis que les garçons s’emploient sur les marchés, les restaurants, les hôtels ou pour la collecte des ordures. Dans les fabriques et les usines, l’emploi d’enfants est courant, particulièrement dans les secteurs de la cigarette (pour la fabrication des beedi, les cigarettes locales), de la bijouterie, de la serrurerie et de la chaussure. Moins payés que les adultes, les enfants travaillent de dix à quatorze heures par jour.

Parmi les deux cents ONG travaillant auprès des enfants, la Caritas Bangladesh, branche caritative de la Conférence des évêques catholiques du Bangladesh, finance l’activité de 311 Shishu Shikkiya Schools (‘Ecoles pour l’éducation des enfants’) scolarisant 21 500 enfants âgés de plus de 5 ans. Ces écoles, outre un enseignement standard, visent à un développement complet des enfants qui leur sont confiés. Parmi les ONG étrangères actives au Bangladesh, on peut noter le travail effectué par World Vision dont la branche locale a financé la scolarisation et les soins de santé de 100 000 enfants.