Eglises d'Asie

Les centres d’aide sociale de l’Eglise catholique veulent éviter aux paysans le départ pour la ville en vue d’assurer leur subsistance

Publié le 18/03/2010




Les Centres de développement social des dix diocèses de Thaïlande ont décidé d’étudier comment aider les paysans à augmenter localement leurs maigres revenus plutôt que de devoir partir travailler dans les zones urbaines (1). Près d’une centaine de laïcs en responsabilité dans l’Eglise et de délégués agricoles venus des dix diocèses se sont réunis du 22 au 26 septembre dernier à Khongchiem, Ubon Ratchathani, pour un séminaire consacré à la dignité paysanne. D’après Suraphon Laduhe, membre du Conseil épiscopal thaïlandais pour le développement (CCTD), coordinateur de l’ensemble de ces Centres, le Conseil avait donné cette année pour objectif au séminaire d’étudier de nouvelles initiatives capables d’aider les cultivateurs à plus d’autosuffisance pour une vie meilleure.

Selon le P. Seubsak Kluimai Na Ayudhya, directeur du Centre social du diocèse de Surat Thani, qui recouvre tout le sud de la Thaïlande, le riz, la plus importante culture de rapport en Thaïlande, n’occupe que partiellement les bras des 60 % de la population active du pays qui dépendent encore aujourd’hui de l’agriculture. La plupart des riziculteurs, a-t-il expliqué, ne font, en effet, qu’une récolte par an. En attendant la prochaine récolte ou entre deux récoltes ou encore avant le prochain repiquage, ils quittent leur village pour se faire de l’argent comme saisonniers en ville. L’ensemble des participants au séminaire a reconnu la nécessité de trouver une autre alternative, soit en multipliant le nombre des récoltes, soit en cultivant quelque chose de particulier qui procurerait un apport d’argent toute l’année, supprimant cette obligation que les paysans ont à quitter leurs champs une partie de l’année pour gagner leur vie en ville. L’alternative à la culture traditionnelle du riz proposée par les participants, consiste à transformer un produit agricole spécifique en une marchandise à haute valeur ajoutée. Par exemple, a cité le P. Seubsak, les producteurs de café proposeraient du café torréfié aux consommateurs et les producteurs de fruits des confitures. Les pêcheurs pourraient faire du pâté de poisson ou des poissons séchés. Ce qui, a-t-il souligné, exigerait pour chacun l’étude de procédés de fabrication. L’élevage et la production commerciale de fourrage pour le bétail et de certaines fibres végétales pour le tissage ont été aussi évoqués. Le problème des organismes génétiquement modifiés (OGM) a été abordé. En Thaïlande, ils sont déjà utilisés pour la production du manioc, du coton, du sucre de cane, comme pour la production de la volaille ou du poisson. Cependant, a précisé le prêtre, l’Eglise reste vigilante et suit de près les OGM et leur développement.

Mgr Michael Bunluen Mansap, évêque d’Ubon Ratchathani, s’est adressé à l’assemblée pour lui rappeler l’éminente dignité du travail paysan puisque c’est aux hommes que Dieu a voulu confier sa création. Les agriculteurs sont “intimement liés” à cette ouvre divine car, par leur travail, ils donnent la nourriture au monde.