Eglises d'Asie – Chine
Fujian : un sanctuaire marial, populaire auprès des pèlerins catholiques, permet aussi d’annoncer l’Evangile aux non-chrétiens
Publié le 18/03/2010
Le mois du Rosaire, en octobre, et le mois de Marie, en mai, sont les mois les plus animés. Ces deux fêtes attirent les catholiques de toute la Chine et même ceux du diocèse de Shanghai qui pourtant possède lui aussi son propre sanctuaire. Le site, très étendu, est administré par l’Eglise de Fuzhou. Il comprend une église, Notre Dame du Rosaire, une bibliothèque, un foyer pour personnes âgées et une hôtellerie. Des statues illustrent le chemin de croix et des sculptures racontent les mystères du rosaire. Un pavillon abrite une statue de la Vierge, des jardins et un couvent complètent ce grand complexe.
L’évêque de Fuzhou, Mgr Joseph Zheng Changcheng, confirme que plusieurs milliers de catholiques se rendent chaque année au sanctuaire. Le prélat, âgé de 91 ans, a confié avoir commencé les constructions en 1993, sur les lieux mêmes où, enfant, il venait ramasser du bois pour le feu. Tous les frais opérationnels du sanctuaire, a-t-il assuré, proviennent des donations des catholiques de la région. Il ne lui a donc pas été nécessaire de solliciter ni le diocèse ni le gouvernement. Un des objets de fierté de l’évêque est le coût minimal de la construction qui s’est élevé à quatre millions de yuan (environ 484 000 euros). Sour Zheng Wenying, collaboratrice du projet depuis ses débuts, se souvient avoir beaucoup voyagé pour dénicher les matériaux les moins onéreux : « Cela n’a pas été facile », raconte-t-elle. Les travaux ont été terminés à temps pour l’inauguration officielle de l’église Notre Dame du Rosaire en 2001. Le sanctuaire perché sur la colline du village de Longtian, près de Guhuai et de Changle, visible de loin, est devenu un point de repère et attire les visiteurs non catholiques.
Imprégné de culture chinoise classique, Mgr Zhang s’est efforcé d’en introduire les caractéristiques dans le concept du sanctuaire. On y retrouve des dessins à l’encre, des pavillons et, dans la bibliothèque, les collections de la littérature classique chinoise. Mgr Zhang a expliqué aux journalistes que Fuzhou était un bastion de l’Eglise « souterraine » mais qu’il avait invité tous les catholiques à venir prier et faire des retraites spirituelles au « village de la colline du rosaire » car « Dieu nous aime tous a-t-il rappelé. En 1995, il avait déjà déclaré que la volonté de réconciliation entre les communautés catholiques de l’Eglise approuvée par le gouvernement et celles de l’Eglise « souterraine » était « la preuve de notre foi en Jésus qui nous demande d’être unis ».