Eglises d'Asie

En Chine continentale, malgré les difficultés rencontrées, les sites catholiques du réseau Internet sont en plein essor

Publié le 18/03/2010




Parallèlement à la popularité grandissante d’Internet, les sites catholiques présents sur le Web en Chine continentale sont en plein essor, un essor à peine freiné par la vigilance des services gouvernementaux sur le réseau et l’absence de soutien de la part d’une partie des diocèses de l’Eglise de Chine.

Selon les derniers chiffres disponibles, la Chine est le pays du monde, juste derrière les Etats-Unis, qui compte le plus d’utilisateurs d’Internet, avec 68 millions d’Internautes (1). Le nombre des sites catholiques a augmenté ces dernières années avec, en particulier, parmi les mieux implantés, ceux des diocèses de Pékin, de Shanghai, de Taiyuan, de Tianjin ainsi que dans le Liaoning et le Yunnan. D’autres, plus nombreux, sont animés par des paroisses, des groupes ou des particuliers comme “Catholic Sapientia Online” (www.shangzhi.org). Parmi les sites les plus importants, on peut noter celui de la maison d’éditions et de presse Shinde (‘La Foi’) (www.chinacatholic.org), qui diffuse des nouvelles de toute l’Eglise de Chine ; installé à Shijiazhuang, dans le Hebei, ce site a reçu 370 600 visiteurs depuis son lancement en 1999.

Parmi les derniers sites mis sur pied par de petits groupes de particuliers, on trouve une “Base de données religieuses graphiques spécialisée dans la production d’images graphiques au service de ceux qui veulent créer un site d’inspiration catholique, ou bien encore “La Maison du Père qui est aux Cieux qui réunit des bulletins locaux.

Pourtant, surtout parmi ceux créés par des particuliers ou des petits groupes, beaucoup de ces sites catholiques n’ont pas une durée de vie très importante. Le diocèse de Guizhou, par exemple, a fermé son site par manque de personnel. D’autres ont dû arrêter leurs activités par manque de soutien tant de la part des paroissiens que des prêtres. S’occuper de l’animation d’une page Web après des journées de travail fatigant n’est pas facile. De plus, ces dernières années, les serveurs, gratuits jusqu’alors, sont devenus payants, ce qui a contraint les animateurs des petits sites Web à fermer. Enfin, beaucoup d’Internautes, même s’ils n’appartiennent pas à la partie “clandestine” de l’Eglise catholique, préfèrent ne pas utiliser d’ordinateurs personnels ou de bureau pour se connecter au réseau ; lorsqu’ils consultent des sites catholiques, ils se rendent dans des cybercafés, en espérant ainsi échapper à la surveillance de la police. Un évêque “officiel” rapporte que, dans les années 1990, quand Internet commençait à gagner en popularité, des officiers de Sécurité publique lui avaient recommandé de ne pas mettre en circulation sur la toile d’informations relatives à son diocèse (2) ; mais, désormais, avec la relative liberté d’aujourd’hui, il est plus facile de se mettre en ligne, tout contrôler étant devenu pratiquement impossible, a-t-il constaté.

Avec la prolifération des sites catholiques, des catholiques souhaitent que la Conférence épiscopale de l’Eglise catholique en Chine, reconnue par le gouvernement, se dote d’une Commission pour l’évangélisation par Internet. “C’est exactement ce que le Saint Père a demandé dans son message à l’occasion de la Journée mondiale des communications, le 12 mai 2002. ‘Internet : un nouvel espace pour proclamer l’Evangile’ fait remarquer Paul, un laïc engagé, ajoutant qu’une telle instance serait à même d’harmoniser les différents sites catholiques, diocésains, paroissiaux, associatifs ou individuels.