Eglises d'Asie

Le diocèse de Hongkong s’inquiète de la tension nerveuse excessive de ses prêtres et de ses religieuses

Publié le 18/03/2010




A Hongkong, ville frénétique où la semaine de travail est en moyenne de 46 heures, le stress est une réalité quotidienne et les prêtres et les religieuses n’en sont pas exempts (1). Le 31 octobre dernier, un colloque diocésain s’est penché sur la question et a examiné des solutions visant à y remédier. Charges de travail très lourdes, aspirations non réalisées ou pressions intérieures pour maintenir une bonne image de soi sont autant d’éléments qui ont été identifiés comme des facteurs de perturbation pour les prêtres et pour les religieuses. Or, selon l’un des animateurs, le P. Thomas Kwan Tsun-tong, si de nombreux prêtres diocésains sont conscients de vivre le stress au quotidien, rares sont ceux qui se préoccupent d’y remédier. Le colloque, tenu à la Maison diocésaine, était le second d’une série organisée par un groupe de prêtres sur la santé de leurs confrères. Le premier, en septembre dernier, avait traité des questions diététiques.

Ordonné il y a trente-trois ans, le P. Thomas Kwan, président de l’Association de théologie de Hongkong, a expliqué aux soixante prêtres et religieuses présents ce 31 octobre qu’une mauvaise gestion de l’emploi du temps était très souvent à l’origine du stress et que, malheureusement, ni le séminaire ni le noviciat n’enseignaient de méthode pour y remédier. Les prêtres s’épuisent sous de lourdes charges car ils travaillent jusqu’au dernier jour de leur vie pour s’acquitter de leurs responsabilités (2). Le stress peut également résulter des déceptions lorsque la réalité de la vie ou les règles des congrégations religieuses ou du diocèse ne répondent pas ou mal aux aspirations de ceux qui ont donné leur vie à l’Eglise. La souffrance éprouvée suite aux critiques de l’entourage ou des paroissiens, la peur de n’être pas “à la hauteur” et les attentes exigeantes des fidèles intensifient le problème. A un moindre degré, les tensions au sein des équipes de prêtres, des paroisses ou du diocèse peuvent engendrer contrariété, fatigue, colère et stress. Au cours des échanges, le P. John Kwan Kit-tong, frère cadet du P. Thomas Kwan, a reconnu qu’en ce qui le concernait, il ne pouvait s’empêcher de vouloir donner toujours la meilleure image de lui-même en ne refusant jamais les requêtes de ses paroissiens. « Mais il serait bon que les paroissiens ne nous considèrent pas comme omnipotents et nous laissent souffler un moment quand le sujet n’est pas urgent a-t-il dit.

Pour réduire le stress, des recettes ont été proposées par les uns et les autres : natation, tennis, tai-chi, jogging, relaxation musculaire et exercices respiratoires. Mais une des plus importantes a sans doute été celle de savoir déléguer aux paroissiens le plus de tâches possible.