Eglises d'Asie – Chine
Un téléfilm sur la vie d’un célèbre missionnaire jésuite, peintre à la cour impériale au XVIIIe siècle, est en préparation
Publié le 18/03/2010
Le canadien Mark Rowswell a été retenu pour jouer le rôle principal. Bien connu des téléspectateurs chinois sous le nom de Dashan, Mark Rothwell est célèbre pour sa maîtrise du xiangshen, genre oratoire consistant en un dialogue humoristique fait de jeux de mots et de calembours entre deux personnes. Mark Rowswell a déclaré à la presse, le 1er octobre dernier, que le fait que Frère Castiglione, un religieux catholique, soit montré à l’écran sous un jour positif dans une production télévisuelle importante représente une avancée notable pour la Chine d’aujourd’hui (1). “Frère Castiglione y est présenté non seulement comme un grand artiste mais aussi comme un homme essentiellement bon, charitable, honnête et droit a-t-il déclaré.
Ce frère jésuite, né à Milan, arrivé à Macao en 1715, gagna Pékin où il apprit la peinture traditionnelle chinoise et les canons esthétiques de la noblesse de l’époque. Il développa alors un nouveau style de peinture alliant les caractéristiques de l’art occidental à celles de l’art oriental. Selon Mark Rowswell, le téléfilm met l’accent sur le choc entre la culture occidentale, englobant le christianisme, et la culture et les croyances chinoises traditionnelles. Le jésuite, protagoniste de cette rencontre, est présenté à l’écran comme une personnalité qui a su, non sans difficultés et sacrifices, allier avec bonheur ces deux cultures. Mark Rowswell précise encore que la production s’est heurtée à des difficultés, n’ayant que peu d’informations précises sur la vie du religieux italien en Chine. Les téléfilms n’étant pas conçus pour être des documentaires mais dans un but de divertissement, leur contenu est globalement conforme à la réalité historique, même si certains éléments précis relèvent de la fiction, explique-t-il encore. Anglican d’origine mais ne se considérant pas comme chrétien, Mark Rowswell ajoute qu’il s’est rendu sur la tombe du Fr. Castiglione pour y prier et y trouver l’inspiration afin de rendre son interprétation du personnage aussi proche de la vérité qu’il est possible.
Selon Anthony Liu Bainian, vice-président de l’Association patriotique des catholiques chinois, le diocèse de Pékin a demandé à visionner le film avant sa diffusion pour éviter toute inexactitude historique ou erreur dans la représentation des rites et des coutumes religieuses.
A Macao, le P. Luis Manuel Fernandes Sequeira, jésuite et directeur de l’Institut Matteo Ricci, a dit ne pas attendre de ce film un grand impact religieux. « Le moment n’est pas encore venu”, a-t-il commenté, notant toutefois que l’intérêt des Chinois pour le christianisme, principalement par le biais de l’histoire et de la sociologie, allait croissant.