Eglises d'Asie

En visite pastorale dans son diocèse, l’archevêque de Rangoun plaide pour plus de catéchistes, plus de générosité et moins d’alcool

Publié le 18/03/2010




Plus de catéchistes, plus de générosité et moins d’alcool. Ce sont les souhaits exprimés par l’archevêque de Rangoun, Mgr Charles Maung Bo, à l’occasion d’une de ses premières visites pastorales hors de la capitale, le 9 novembre dernier. L’archevêque, un salésien, nommé à la tête du diocèse en mai dernier, a parlé de la pénurie de catéchistes et de la nécessité d’apprendre la générosité. Il a également insisté sur l’importance de l’héritage culturel et a mis en garde contre une consommation excessive d’alcool. La bénédiction d’une salle paroissiale à Twantay avait été l’occasion pour le nouvel archevêque d’accomplir cette visite.

Il a tenu également à faire l’éloge de cette paroisse riche en vocations. Deux évêques, plus d’une douzaine de prêtres et de nombreuses religieuses en sont issus. Cependant, a-t-il fait remarquer, peu de fidèles se proposent comme catéchistes. Il a donc incité les 1 500 fidèles présents à cette eucharistie à encourager leurs enfants à le devenir. Tout en affirmant apprécier la générosité des paroissiens aisés, il n’en a moins encouragé tout le monde, riches ou pauvres, à aider l’Eglise, chacun en fonction de ses possibilités.

Mgr Bo a préconisé également la modération dans la consommation d’alcool. Au cours de ses années d’épiscopat à Lashio en 1990 et à Pathein en 1996, il avait déjà pu constater, a-t-il dit, combien de vies et de familles entières avaient été ruinées par l’alcoolisme. Un autre problème a été soulevé par l’archevêque de Rangoun : la préservation de la langue et de la culture. Ayant spontanément demandé à deux jeunes danseurs de l’ethnie karen de traduire pour les anciens un de ses messages et devant l’aveu de leur ignorance de la langue, Mgr Bo a saisi l’occasion d’insister sur l’importance de la culture, un don de Dieu dont les aînés doivent protéger l’héritage. Après la messe, la salle paroissiale de 264 mètres carrés a été bénie. Elle sera utilisée comme salle de spectacle et de réunion.

Saya PoWi, un catéchiste de la paroisse, commentant la demande de l’archevêque, a confié à l’agence Ucanews, que ses propres enfants refusaient de suivre son exemple et lui avaient même demandé plusieurs fois d’abandonner sa “vocation” parce que trop peu payée. Quant à l’intempérance, un autre paroissien s’est rappelé avoir entendu un autre évêque, celui de Loikaw, Mgr Sotero Phamo Thein Myint, ancien administrateur apostolique de Rangoun, déplorer lui-même l’alcoolisme de certains de ses prêtres.