Eglises d'Asie

La coopération interreligieuse fait partie intégrante du programme catholique de lutte contre le sida

Publié le 18/03/2010




Pour les visiteurs, il peut sembler étrange d’entendre des religieuses bouddhistes prier et chanter en mêlant leurs voix à celles des résidants du Centre catholique de soins palliatifs de Phnom Penh. Mais, pour le P. Jim Noonan, engagé dans “Semis d’espérance le programme antisida des Pères de Maryknoll au Cambodge, la coopération interreligieuse est essentielle pour les pensionnaires de ce centre, en majorité bouddhistes. Il explique qu’entre cet établissement catholique et les deux temples bouddhistes voisins se vit une étroite collaboration dont il a rendu compte lors d’une Conférence interreligieuse de lutte contre le sida, tenue à Bangkok, en Thaïlande, du 20 au 24 novembre derniers (1).

“Nous invitons les nonnes bouddhistes à prier et à chanter pour les malades de l’hospice. Ce qu’ils apprécient beaucoup a-t-il témoigné. A la demande du personnel, les moines donnent des cours de religion bouddhiste aux enfants malades issus de familles bouddhistes. Ces enfants ont besoin de connaître leurs propres traditions religieuses, a commenté le prêtre. “Les moines, membres de l’un ou l’autre temple, sont très enthousiastes et fidèles au projet a-t-il précisé. Le personnel de l’établissement catholique leur a confié plusieurs orphelins dont l’un ou les deux parents sont morts du sida ou de maladies associées. Le P. Noonan a expliqué que, de son côté, le temple le plus proche, lui adressait souvent des personnes séropositives et « assumait volontiers la crémation des malades décédés à l’hospice Le centre dispose d’un modeste lieu de prière. “Nous avons des Livres saints pour toutes les religions : chrétienne, musulmane et bouddhiste. Le panneau indique l’oratoire à l’aide des symboles propres aux différentes croyances”.

La réalité du sida est douloureuse pour les Cambodgiens et exige de l’entraide. “Non seulement il nous faut coopérer davantage avec les autres communautés mais il nous faut aussi apprendre à lutter ensemble contre l’épidémie du sida” (2Le but principal de “Semis d’espérance” est de servir les malades, tout particulièrement ceux qui vivent seuls, les sans-abri et ceux qui n’ont rien à manger. En plus du centre de soins palliatifs, le projet assume un programme de sensibilisation et d’assistance psychologique, des consultations médicales, des soins à domicile, la distribution de nourriture aux malades démunis et la prise en charge des enfants séropositifs ou en phase terminale.