Eglises d'Asie

Les catholiques pourraient profiter des nouvelles réglementations relatives aux voyages des Chinois à l’étranger pour se rendre en pèlerinage en Europe et ailleurs dans le monde

Publié le 18/03/2010




L’industrie du tourisme et des voyages ayant repris sa croissance après la crise provoquée par l’épidémie de pneumopathie atypique (SRAS), ceux des catholiques qui font partie des nouvelles classes moyennes émergentes pourraient profiter des nouvelles réglementations mises en place par Pékin concernant les voyages à l’étranger pour se rendre en pèlerinage en Europe et ailleurs dans le monde.

Pour l’heure, les catholiques qui font partie des classes moyennes et jouissent d’un niveau de vie leur permettant de faire du tourisme choisissent le plus souvent de rester en Chine dès lors qu’ils souhaitent partir en pèlerinage. Cai Lan, une catholique de Shijiazhuang qui s’est lancée dans les affaires en créant une entreprise de décoration intérieure, explique qu’elle et sa famille vont souvent en pèlerinage à Sheshan, dans la périphérie de Shanghai, où se trouve une imposante basilique consacrée à la Vierge Marie. Elle ajoute qu’elle a récemment décliné l’invitation d’un ami à prendre part à voyage organisé en Europe de quinze jours et d’un coût de 14 000-20 000 yuans (1 500-2 000 euros). Son refus n’était pas motivé par l’aspect financier du voyage mais par son programme. Si elle allait en Europe, affirme-t-elle, elle choisirait de visiter des lieux tels que Lourdes, Taizé et le Vatican. « Nos motivations sont différentes de celles de nos amis non catholiques. Nous souhaitons partir avec un prêtre et, entre autres, acheter des articles religieux explique-t-elle.

Selon des professionnels du tourisme, les récentes mesures prises par Pékin dans le domaine des voyages pourraient bien permettre à des catholiques comme Cai Lan de réaliser ce qui il y a peu de temps encore aurait paru impossible aussi bien financièrement que pour des raisons liées aux restrictions édictées par la Chine concernant le déplacement à l’étranger de ses citoyens. Le 30 octobre dernier, l’Union européenne et la Chine ont signé un accord facilitant les voyages organisés des Chinois dans les pays de l’Union. Un mois auparavant, les habitants de Pékin, de Shanghai et de certaines régions du Guangdong ont reçu le droit de se rendre à titre individuel et privé à Hongkong et à Macao. Pour Cai Lan, ces nouvelles permettront sans doute d’envisager des pèlerinages vers ces destinations et il serait bienvenu que l’Eglise catholique en Chine passe des accords avec des agents de voyage en ce sens.

Selon un agent de voyage du centre de la Chine, un catholique, les choses prendront cependant un certain temps avant d’évoluer. En novembre dernier, il expliquait que son agence n’étant pas autorisée à organiser des voyages à l’étranger, elle ne pouvait mettre sur pied des pèlerinages en Europe. Pour cela, elle devait passer par des agences dûment enregistrées auprès des autorités. En attendant, elle développe les pèlerinages à destination de centres catholiques situés en Chine, à Sheshan mais aussi au sanctuaire marial de Fuzhou, dans la province du Fujian. Cette année, lors de la semaine de congé prise par une partie des Chinois à l’occasion du 1er octobre, jour de la fête nationale, la cathédrale Saint Joseph (Laoxikai) de Tianjin, ville située à proximité de Pékin, a reçu plus d’un millier de visiteurs par jour. Selon le site Internet du diocèse, ce fut une occasion d’expliquer aux visiteurs, non catholiques pour une grande part, l’histoire de cette église, aussi connue sous le nom d’« église française ainsi que le travail et la mission de l’Eglise catholique.