Eglises d'Asie

Selon leurs responsables, les séminaires de l’Eglise catholique en Birmanie doivent revoir la formation dispensée aux futurs prêtres

Publié le 18/03/2010




Réunis le 11 et 12 novembre dernier dans les locaux de la Conférence épiscopale à Rangoun, les responsables des séminaires de l’Eglise catholique de Birmanie se sont accordé pour dire que les méthodes d’enseignement aujourd’hui employées dans leurs établissements étaient inadaptées et qu’il était devenu nécessaire de réformer la formation dispensée sur les plans académique, chrétien et personnel. Vingt-sept directeurs spirituels et recteurs ont pris part à cette réunion, venus du réseau des petits séminaires (parmi les douze diocèses du pays, seul celui de Mawlamyine, érigé en 1993 et dernier-né des diocèses de Birmanie, ne dispose pas d’un petit séminaire) et des trois établissements formant le grand séminaire national.

Pour le P. John Naw Lawn, recteur du séminaire intermédiaire de Myitkyina, la formation dispensée pèche, en particulier dans le domaine académique, par un recours trop fréquent à l’apprentissage par cour qui sert de base à l’évaluation et à la progression des séminaristes. Ce qui est jugé est le stock de connaissances accumulées et non leur réelle assimilation, estime le P. Naw Lawn, qui ajoute que les responsables de séminaires ont accepté lors de la réunion de novembre d’approfondir l’esprit de responsabilité de leurs étudiants en développant tout un ensemble de qualités jugées nécessaires pour être prêtre aujourd’hui. Les aptitudes professionnelles et sociales aussi bien que spirituelles devront désormais être développées. Le P. Naw Lawn a précisé, s’agissant de l’esprit de communion qui doit habiter les séminaristes, que les formateurs doivent en premier lieu “pratiquer ce qu’ils prêchent”.

Lors d’une messe célébrée à l’occasion de cette réunion, le P. Francis Dass, secrétaire de la Commission épiscopale pour les séminaires, a insisté, dans son homélie, sur la distinction qui existe entre la vie des laïcs et la vie des personnes qui se consacrent à Dieu dans le sacerdoce. Soulignant que la fidélité était une valeur de plus en plus difficile à vivre dans le monde moderne, il a rappelé que toute vocation devait s’ancrer dans la prière. Dans un pays où l’accès à la prêtrise peut parfois être perçu comme le moyen d’une promotion sociale impossible autrement, le P. Pyone Yi, du petit séminaire du diocèse de Pyay, a dit que l’humilité devait occuper une place centrale dans la vie d’un prêtre et que cette valeur “pouvait être transmise aux jeunes générations”.

L’âge minimum pour entrer au petit séminaire en Birmanie est fixé à 18 ans pour les élèves diplômés de l’enseignement secondaire. Après quelques années passées à acquérir des bases qui n’ont pas été acquises dans le système scolaire normal – dont le niveau est très faible -, les séminaristes entrent au grand séminaire. Ce dernier est formé d’un ensemble triple : les années de philosophie ont lieu au Grand Séminaire Saint Joseph à Pyin Oo Lwin (anciennement Maymyo), les années de théologie à Rangoun et, entre les deux, les étudiants passent une année, dite de “spiritualité au séminaire Saint Michael à Taunggyi. Cette année, une centaine de candidats préparent l’examen d’entrée au Grand Séminaire de Maymyo dont les épreuves ont lieu simultanément à Mandalay, Taunggyi et Rangoun. Actuellement, Maymyo compte 70 étudiants, Taunggyi 40 et Rangoun 80. Au total, 645 prêtres servent l’Eglise catholique de Birmanie, répartis dans ses trois archidiocèses (Mandalay, Taunggyi et Rangoun) et ses neuf diocèses (Hakha, Kengtung, Lashio, Loikaw, Mawlamyine, Myitkyina, Pathein, Pyay et Taungngu).