Eglises d'Asie – Bangladesh
Une université catholique permet à des étudiants démunis de faire des études en échange de menus travaux
Publié le 18/03/2010
Les chrétiens ne représentent que 10 % de l’ensemble des étudiants inscrits mais les occupants de Martin Hall le sont à 90 D’après le P. Joseph Stephen Peixotto, ce sont généralement les prêtres de paroisse qui, à partir de critères tels que le caractère et le sens du devoir, recommandent les candidats à ce système d’études. Ces étudiants aident à nettoyer, réparer ou repeindre les locaux. Ils participent aux différents travaux ménagers, aux travaux administratifs ou à l’enseignement des enfants des bidonvilles en cours du soir.
Chaque année, une cinquantaine d’étudiants démunis se voient ainsi offrir la chance de pouvoir résider à Martin Hall. Le 21 novembre dernier, à l’occasion des vingt-cinq ans de sa fondation, Martin Hall a invité les anciens à se retrouver. Ils étaient près de cinq cents, accompagnés de leurs épouses et de leurs enfants. Les étudiants résidants étaient présents ainsi que les anciens directeurs. Des souvenirs ont été échangés et Abdul Kader Sikder a tenu à souligner publiquement que, quoique les étudiants chrétiens soient majoritaires à Martin Hall, chaque année, trois ou quatre étudiants musulmans ou hindous les rejoignaient, recommandés par des professeurs, des prêtres et des religieuses qui les connaissent bien. « Je suis un de ceux-là à avoir eu la chance de résider ici pour y bâtir ma vie. Je dois beaucoup aux responsables de cette maison a déclaré ce jeune musulman qui prépare une maîtrise.
Le P. Benjamin Costa, actuel recteur de l’université, et ses collègues reconnaissent que ce système d’études gratuites en échange d’un travail est bénéfique pour tout le monde, y compris pour l’université elle même. « Sans les résidants de Martin Hall, l’université ne serait pas ce qu’elle est maintenant ont-ils déclaré en les créditant d’un rôle important dans la bonne marche du complexe universitaire. Le recteur adjoint, le P. James T. Banas, pour sa part, a voulu préciser que Notre Dame insistait toujours sur l’importance et la dignité du travail manuel. « L’idée de pouvoir étudier gratuitement en échange d’un travail est étrangère à beaucoup de Bangladais. Pour eux, ‘études’ et ‘travail manuel’ sont deux termes contradictoires. Ils pensent que le travail manuel ne convient pas à la dignité d’un étudiant a-t-il expliqué devant les anciens étudiants et leurs invités.