Eglises d'Asie

Lors de la manifestation pour la démocratie du 1er janvier 2004, des chrétiens étaient présents

Publié le 18/03/2010




Le 1er janvier dernier, lors de la manifestation qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de Hongkongais pour réclamer une plus grande démocratisation des institutions politiques du territoire, les chrétiens étaient présents. Avant le départ du cortège, qui a emprunté le même chemin que celui parcouru par le défilé monstre de 500 000 personnes du 1er juillet 2003 (1), la Commission ‘Justice et paix’ du diocèse catholique de Hongkong avait organisé une assemblée de prière au Parc de la Reine Victoria, à Causeway Bay, où environ quatre cents catholiques et protestants se sont recueillis avant de demander plus de démocratie et de justice sociale pour les Hongkongais. Comme lors de la manifestation du 1er juillet, les responsables de la communauté chrétienne sont toutefois restés discrets lors du défilé proprement dit. Le matin même, lors de la messe du jour célébrée à la cathédrale, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, qui avait été en pointe dans le combat, lors du premier semestre 2003, contre le projet de Loi sur la sécurité nationale, avait simplement dit, dans son homélie, que la manifestation de ce 1er janvier allait marquer une étape significative pour la population locale et pour son combat pacifique en faveur de la démocratie. Observant que les inégalités allaient croissant dans le territoire et posaient un sérieux problème, l’évêque a également demandé ce matin-là que les Hongkongais se montrent plus soucieux du sort des personnes défavorisées.

Selon les organisateurs de la manifestation, qui n’attendaient pas plus de 20 000 participants, l’importance de la foule qui a défilé dans les rues de l’île de Hongkong a constitué un succès. Selon eux, près de 100 000 personnes sont descendues dans la rue ce jour-là, brandissant durant plus de quatre heures des pancartes ou chantant des slogans tels que “Le pouvoir au peuple” ou “Pour une vie meilleure”. Selon Nina Chan Lai-na, secrétaire exécutive de la Commission ‘Justice et paix’ du diocèse, la mobilisation des Hongkongais indique que le gouvernement doit prendre en compte la demande populaire pour plus de démocratie dans les élections. A l’heure actuelle, seuls 24 des 60 sièges du Legco, le Parlement local, sont soumis au suffrage universel direct et le chef de l’exécutif, Tung Chee-hwa depuis le retour de Hongkong sous le drapeau chinois, est choisi par un collège de 800 grands électeurs dont la désignation garantit le contrôle de Pékin. Le chef de l’exécutif, dont la popularité est tombée à son plus bas niveau au cours du second semestre 2003, a promis de publier un calendrier prévoyant des “consultations” sur des réformes politiques, début 2004. Le 7 janvier dernier, toutefois, dans son discours annuel de politique général, Tung Chee-hwa a plutôt fermé qu’ouvert des portes en ce sens, provoquant les protestations des milieux pro-démocratiques du territoire. Nina Chan Lai-na a annoncé que la Commission ‘Justice et paix’ et d’autres organisations chrétiennes allaient se réunir ce 20 janvier afin de déterminer une conduite à tenir.