Eglises d'Asie – Chine
Selon un quotidien de Hongkong, la campagne anti-corruption menée par les autorités chinoises a poussé au suicide 1 252 membres du Parti communiste
Publié le 18/03/2010
Bien que silencieux sur les causes des suicides (1), le Wen Wei Po est plus disert sur la fuite de cadres ou de simples membres du Parti à l’étranger. Ainsi, sur les 8 371 membres du Parti qui sont partis à l’étranger, 1 240 ont fui la province méridionale du Guangdong, à l’économie florissante. Du Henan, la province la plus peuplée du pays, sont partis 854 autres membres du Parti. En troisième position, on trouve la province du Fujian, avec 586 exilés volontaires. A l’autre extrémité, ce serait le Tibet, une des régions les plus pauvres du pays, qui présenterait le taux le plus faible de suicides et de « fuyards ». Selon les statistiques officielles, le Parti communiste chinois compte 65 millions de membres.
D’après des sources internes au Parti communiste, les élites corrompues des cercles dirigeants chinois ont organisé la sortie de Chine d’environ 40 milliards de yuans (6,6 milliards d’euros) ces dernières années. Hu Jintao aurait ordonné que la justice chinoise fasse tout son possible pour obtenir l’extradition des officiels corrompus et des « princes » exilés, ainsi que l’on appelle les enfants des cadres dirigeants du Parti qui utilisent la position élevée de leurs parents pour faire des affaires. En décembre 2003, la Chine populaire a signé une convention de l’ONU contre la corruption, visant à accroître la coopération internationale pour la récupération des capitaux frauduleusement sortis des frontières nationales et à faciliter la présentation à la justice d’éventuels suspects. Selon Mao Shoulong, professeur à l’Ecole d’administration publique de l’Université du peuple, à Pékin, il est cependant peu probable que des officiels corrompus partis à l’étranger soient extradés vers la Chine. « L’impact de la coopération internationale est très limité, explique-t-il. La méthode la plus efficace pour empêcher les responsables corrompus de fuir à l’étranger est de leur retirer leur poste de responsabilité. » L’exemple de Sun Xiaohong, ancien directeur du Haut Tribunal populaire du Yunnan, manifeste la difficulté de la tâche : expulsé du Parti pour avoir détourné à son profit dix millions de yuans, il a été nommé quelques mois plus tard vice-directeur de l’Administration du Commerce de la province du Yunnan.