Eglises d'Asie – Thaïlande
La Conférence des évêques prépare des directives sur la participation des catholiques à certaines pratiques culturelles ou religieuses non chrétiennes
Publié le 18/03/2010
D’après l’Annuaire 2004 de l’Eglise catholique thaïlandaise, sur une population de 63 millions d’habitants, la Thaïlande compte 290 500 catholiques. Selon le gouvernement, 95 % des Thaïlandais sont bouddhistes. Dans un tel contexte, le P. Phaisal explique que beaucoup de catholiques, les nouveaux convertis, ceux dont le conjoint est bouddhiste ou encore les fonctionnaires de religion catholique sont quelque fois invités à se joindre à des rites religieux bouddhistes. Par exemple, l’aumône à un moine, l’offrande d’un vêtement religieux aux moines qui conduisent les funérailles ou toute autre cérémonie, la plus fréquente étant l’ordination monastique temporaire des jeunes garçons bouddhistes.
La Conférence des évêques et les canonistes ont supervisé le projet et le P. Phaisal espère que la version définitive verra le jour à la fin de cette année 2004. Les directives comportent trois grandes sections, a-t-il précisé : une première à l’adresse de la communauté catholique thaïlandaise, une deuxième sur les rites chinois et enfin des conseils aux catholiques des différentes minorités ethniques (1).
La première partie du projet traite des coutumes bouddhistes liées aux événements de la vie sociale : naissance, ordination monastique, mariage et funérailles, des trois grandes fêtes bouddhistes : Makha Bucha, Vesak et Asalha Bucha, et enfin des festivals tels que Songkran, le nouvel an thaï. Les croyances et les pratiques chinoises sont traitées dans la seconde partie qui comprend le culte des ancêtres, “kongtek” ou les prières pour les morts, “siamxi” ou l’art de la divination, les festivals comme le Nouvel an lunaire et l’annuel festival végétarien. En direction des ethnies minoritaires, les directives traitent des offrandes de nourriture aux esprits domestiques, des offrandes aux ancêtres au moment de la moisson du riz, des funérailles et des rites de réconciliation pour les couples.
Le P. Phaisal explique que coutumes et pratiques sont soit culturelles soit religieuses. S’il s’agit d’une pratique religieuse, les catholiques se doivent d’éviter toute “participation active”. La Conférence des évêques, en 1994, avait défini “la participation active” comme prendre part ou jouer un rôle et “la participation passive” comme un simple présence.
Interrogée par l’agence Ucanews, une catholique, Pranee Vidhyameth, reconnaît qu’il est impossible, en Thaïlande, de ne pas assister à certains rites bouddhistes qui rythment la vie des gens. Baptisée à l’âge de 17 ans, elle dit vouloir éviter certaines pratiques comme la vénération de l’image de Bouddha, la récitation de la prière par laquelle vous prenez refuge en Bouddha, les enseignements et la communauté des moines – les trois pierres précieuses du bouddhisme. Elle se dit heureuse de savoir que l’Eglise prépare des directives qui pourront indiquer avec clarté aux chrétiens l’attitude à adopter envers les rites bouddhistes.