Eglises d'Asie

En vue des élections législatives du 2 avril 2004, l’Eglise catholique appelle à la sauvegarde de la paix et de la liberté religieuse

Publié le 18/03/2010




La paix et la liberté religieuse sont les thèmes principaux du document publié le 1er mars dernier par la Conférence épiscopale du Sri Lanka en vue des élections générales du 2 avril prochain. La situation politique dans l’île du sous-continent indien s’est aggravée quand, du fait d’une cohabitation politique conflictuelle entre le Premier ministre Ranil Wickremasinghe et la présidente Chandrika Kumaratunga, le 7 février dernier, la présidente a dissout le Parlement et ordonné des élections anticipées (1). Les ambitions politiques des deux principaux personnages de la vie politique locale se sont heurtées autour du rapport à maintenir avec les rebelles tamouls avec lesquels le gouvernement est en négociation, après la trêve signée au mois de février 2002, qui a mis fin à vingt ans de guerre civile. En outre, au mois de janvier, le pays a connu une série d’actes de violence interreligieuse : des groupes fondamentalistes bouddhistes ont attaqué des institutions et des structures chrétiennes, générant de nouvelles tensions (2).

Dans ce contexte, souligne l’agence Fides, les évêques affirment “leur engagement résolu en faveur du processus de paix dans le pays” et rappellent leur volonté de voir un Sri Lanka uni avec “un partage étendu du pouvoir, pour permettre à toute la population de vivre ensemble dans l’harmonie, dans la dignité et dans le respect réciproque (.). Nous croyons que les gens veulent se servir de cette occasion pour dire avec force au gouvernement qui ira au pouvoir, de poursuivre dans la voie de la paix”.

Les évêques, en outre, expriment leur préoccupation face à l’accroissement récent de la tension interreligieuse dans le pays, “une tendance suscitée et manipulée par des forces radicales qui “menace nos droits fondamentaux à la liberté religieuse”. Ils incitent donc les électeurs à voter pour des candidats engagés à défendre la liberté religieuse et les droits fondamentaux des citoyens : “Notre nation a besoin de dirigeants qui protègent et assurent la promotion de la dignité de la personne humaine, les valeurs de la famille, les droits de l’homme et qui travaillent pour le progrès du pays. Ce doit être des personnes de grande intégrité morale, dotés d’un profond respect pour les droits de tous les citoyens du pays.”

L’appel invite les hommes politiques à “ne pas utiliser à des fins politiques à court terme les différences ethniques ou religieuses, qui peuvent devenir un instrument de division”. Les semences de haine et d’intolérance peuvent avoir des conséquences irréparables, avertit le document, dans une société très fragmentée. Pour cela, les évêques rappellent la grande importance des moyens d’information, publics ou privés. Ils doivent faire preuve d’“un grand sens de responsabilité, en présentant seulement la vérité”.

Les évêques demandent aux dirigeants politiques de respecter les valeurs du pluralisme, “en paroles et en actes et de travailler pour le bon gouvernement, dans le cadre d’une culture politique fondée sur l’honnêteté et sur l’intégrité. En souhaitant que le vote soit libre, transparent, impartial, sans préjugés, sans violence politique et sans actes d’intimidation, la Conférence épiscopale invite les électeurs à exercer leur droit de vote, celui-ci ayant un rôle décisif dans le système démocratique qui permet aux citoyens de choisir librement ses propres représentants. Le document se termine par un appel à voter “en ce moment critique du pays” afin que le Sri Lanka puisse avoir des dirigeants justes et dignes.