Eglises d'Asie

D’après les premières études, la fondation d’une université catholique nationale est un projet réaliste

Publié le 18/03/2010




Les spécialistes de l’enseignement catholique thaïlandais songent sérieusement à la fondation d’une université catholique nationale. Deux universités catholiques existent déjà, “l’Assomption dirigée par les Frères de St Gabriel, et “St Jean animée par des laïcs, mais, pour le Frère Leo Visith Srivichairatana, secrétaire général de la Commission de l’enseignement catholique de la Conférence des évêques catholiques de Thaïlande, une université catholique nationale ne serait pas superflue (1). Le Fr. Visith s’en est expliqué devant des journalistes, disant en particulier que cette université nationale s’inscrirait dans le prolongement de certaines formations ou enseignements déjà proposés par l’enseignement diocésain ou les congrégations religieuses. Plusieurs de ces programmes seraient donc intégrés ou affiliés à la nouvelle université catholique, par exemple l’Ecole d’infirmières St Louis de l’archidiocèse de Bangkok (2).

Par ailleurs, cette université offrirait aux religieuses et aux catholiques l’opportunité d’obtenir une maîtrise ou un doctorat, soit en théologie, soit en toute autre matière. Présentement, fait remarquer le Fr. Visith, la seule institution qui dispense des cours de théologie en Thaïlande est l’Institut Saeng Tham, le grand séminaire catholique national. L’admission ne serait plus réservée aux catholiques et l’enseignement supérieur accessible à tous.

A l’initiative du Fr. Visith, une rencontre s’est tenue à Bangkok le 23 févier dernier pour débattre de la faisabilité de cette université catholique nationale. Les congrégations religieuses, les diverses Commissions de la Conférence des évêques, les deux universités catholiques existantes et l’Institut Saeng Tham étaient représentés. Reconnaissant que la création d’une chaire de théologie de troisième cycle serait l’élément central de cette université catholique nationale, les participants ont suggéré que la première étape soit d’élever l’Institut Saeng Tham au niveau universitaire en y instaurant un programme de second cycle d’enseignement supérieur couronné par un diplôme de maîtrise. Pour l’instant, Saeng Tham n’offre que le titre de bachelier en philosophie et en théologie.

Le P. Witthaya Khooviratana, supérieur de Saeng Tham, a été sollicité par l’assemblée pour animer un comité de réflexion composé de trois membres, lui-même, le vicaire général de l’archidiocèse de Bangkok, le P. Chamnian Kitcharoen, et le secrétaire général de la Commission pour l’évangélisation des peuples, le P. Virasak Vanarotsuvit, afin d’étudier de près la faisabilité du projet.

Le P. Virasak estime que l’affiliation de Saeng Tham à cette nouvelle université catholique ne pourrait être que bénéfique aux séminaristes. En offrant une formation catholique, elle serait aussi au service de l’évangélisation dans ce pays à prédominance bouddhiste qu’est la Thaïlande. Pourtant, les membres du comité ne cachent pas qu’il faudra beaucoup de temps avant que cette troisième université voie le jour, même si le projet est soutenu par l’ensemble des évêques et des catholiques engagés dans l’éducation qui, tous, pensent que le projet est réalisable.